Chroniques de la Rive-Sud 1947-1997

Michel Pratt

 
 


1948- La langue française maintenant officielle à Longueuil

À Montréal-Sud, Édouard Richer défait le maire sortant R. Keers. C'est le début d'un temps nouveau au conseil municipal qui utilisera dorénavant la langue française dans ses documents officiels. Le temps est cependant à la moralité : couvre-feu au son de la sirène, à 21 heures, pour les enfants de moins de 16 ans. À l'emplacement actuel de la Place Longueuil, des casernes de l'armée servent de refuge à une dizaine de familles, des squatters. Ces familles, qui s'y étaient établies dès 1945, furent évincées, mais on réussit néanmoins à leur trouver d'autres logements. Finalement, les passagers des tramways, qui assurent encore le transport entre Montréal-Sud et Saint-Lambert, doivent subir la première augmentation de la tarification depuis 1920!

Dans le Vieux-Longueuil, le maire Pratt s'offre le luxe, au printemps, d'un voyage en Europe de plusieurs semaines. À son retour, il est accueilli avec éclat par une centaine de voitures qui l'escortent dans les rues de Longueuil. Le curé siège à ses côtés lors du défilé. Le maire donna, devant près de 400 personnes, une conférence sur son voyage lors d'une séance de la " Récollection mensuelle " de la paroisse de Saint-Antoine. Ces réunions au sous-sol de l'église, le dimanche, n'étaient cependant réservées qu'aux hommes.

Les inondations ont toujours préoccupé les Longueuillois. Soulignons les plus importantes : 1885, 1886, 1913, 1928. Il n'y eut aucune inondation majeure de 1929 à 1945, mais elles devinrent fréquentes à partir de 1946. La plupart de ces inondations étaient attribuables au débordement du fleuve, mais en 1948, le Vieux-Longueuil est plutôt inondé, lors de la fonte des neiges, par les eaux du secteur du Côteau-Rouge, maintenant le boulevard Sainte-Foy.

Toujours dans le Vieux-Longueuil, la célèbre boulangerie de la rue Grant, fondée par Alexis Mainville, à la fin du 19esiècle, est en bonne partie détruite par le feu, mais rapidement reconstruite. Notons que le bâtiment de cette entreprise familiale, vendue à Durivage au début des années 1970, fut démoli à l'automne 1996.

À Jacques-Cartier, les lacunes dans la règlementation de la construction et le manque d'eau se font cruellement sentir lorsque trois enfants de la rue Préfontaine meurent dans un incendie. Arrivés sur les lieux, les pompiers ne purent qu'arroser les cendres tellement le feu avait ravagé rapidement l'immeuble. Quelque temps plus tard, dans le secteur de la paroise du Sacré-Coeur-de-Jésus, à Jacques-Cartier, six enfants endormis sont sauvés de façon héroïque d'une mort certaine alors que leur maison est rasée par le feu.

C'est la ville de Saint-Hubert qui retient le plus l'attention en recevant plus de 40 000 personnes, venues assiter aux prouesses des pilotes d'une cinquantaine d'avions, lors d'un spectacle aérien.

À Saint-Lambert, la population se réjouit de l'implantation d'une cinémathèque qui attire en moyenne 100 personnes par jour.

Au niveau provincial, Maurice Duplessis déclenche des élections générales. Le premier ministre vient même faire campagne à Côteau-Rouge, comme on appelait fréquemment la ville de Jacques-Cartier à l'époque, devant une foule fort nombreuse. Son candidat local, Redmond Roche, n'a aucune difficulté à se faire élire avec une majorité de 3493 voix sur le candidat libéral D.E Joyal, qui détenait cette circonscription depuis 1939.

Décès

Guillet,
Eugène, conseiller de la Municipalité de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil de 1941 à 1947.

Kilgallen, Edward, conseiller municipal de Montréal-Sud de 1908 à 1913 et de 1916 à 1917.

 

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