Chroniques de la Rive-Sud 1947-1997

Michel Pratt

 
 

1952- L'élection provinciale: l'événement majeur de l'année

L'élection provinciale constitue l'événement majeur de l'année 1952. Maurice Duplessis fait campagne en faveur de l'autonomie provinciale. Le Courrier du Sud soutient d'ailleurs, à ce moment là, le candidat unioniste de la circonscription de Chambly, Redmon Roche, qui n'a aucune difficulté à se faire réélire avec un majorité record de 5 351 voix, obtenues majoritairement à Jacques-Cartier.

L'année 1952 est aussi marquée par l'apparition de la télévision qui cause une véritable commotion sociale et culturelle. L'enthousiasme est tel que de nombreuses personnes se précipitent devant les vitrines des magasins pour regarder les émissions de télévision. Un marchand de Longueuil décide même d'installer un téléviseur au parc Saint-Jean-Baptiste, à côté de l'hôtel de ville.

À Longueuil, un débat passionné agite le conseil municipal concernant la livraison de l'eau par la Ville de Longueuil à la Cité de Jacques-Cartier; il oppose le conseiller Marcel Lamoureux aux autres membres du conseil. Marcel Lamoureux s'oppose à l'ouverture des valves avant que le contrat ne soit signé. Son comité d'électeurs émet un communiqué dans lequel on compare Ville Jacques-Cartier, comme on disait alors, au " gars endetté qui voulait se marier avec la belle fille du coin (Longueuil) ". Des accusations de manque de charité pleuvent de partout et le conseiller, qui fait cavalier seul, remet sa démission. Le conseil la refuse et le conseiller s'efforce de réparer les pots cassés en mentionnant qu'il aurait été d'accord avec la fourniture de l'eau si les différents paliers de gouvernements avaient subventionné l'opération.

Autre débat passionné : la puissante Ligue du Sacré-Coeur obtient que le conseil municipal de Longueuil interdise les danses dans les chalets des terrains de jeux de la Ville.

La bibliothèque des jeunes célèbre son premier anniversaire le 26 avril; elle loge dans un local prêté par la fabrique, dans la maison Chaboillez. Cette bibliothèque, une initiative de l'École des parents de Longueuil, est dirigée par Jeanne Robert. Elle possède environ 2 000 volumes et ouvre ses portes le samedi après-midi.

L'Union nationale fonde le cercle social du comté de Chambly, dont le siège social est situé sur la rue Saint-Charles Est. Les principaux dirigeants sont l'architecte Marc Cinq-Mars, le commerçant Raymond Jazzar, le gérant de banque Raymond Payette, le concessionnaire d'automobiles Médard Deniger, Marcel Mongeau et Robert Deniger. Le bâtiment est vendu à la Ville de Longueuil en 1967 et sert alors de poste de police. Après la fusion de Jacques-Cartier et de Longueueil, en 1969, le service de la police se reloge dans un édifice du boulevard Curé-Poirier, au mois de mai 1974, et la Ville procède quelques semaines plus tard à la démolition de cet édifice notamment habité, de 1869 à 1909, par l'architecte et maire de Longueuil Maurice Perrault, par les religieuses contemplatives cloîtrées de la communauté des soeurs Servantes de Jésus-Marie de 1939 à 1946, et par Yvette Brillon, célèbre modiste de chapeaux, de 1948 à 1952.

À Ville Lemoyne, Albert Bélanger remplace Henri Sicotte au poste de maire. Les autres conseillers sont alors Jean Bariteau, Albert Brière et Louis Sicotte.

À Jacques-Cartier, l'eau commence à circuler pour la première fois dans les tuyaux de la cité. L'administration municipale inaugure enfin son premier hôtel de ville à l'angle du boulevard Curé-Poirier et de la rue Brébeuf. Construit par la firme Roland Chalifoux, selon les plans de l'architecte Roger Chalifoux, l'édifice comprenait une section pour le service de police et des incendies. On ouvre officiellement trois nouvelles écoles soit Notre-Dame-de-Fatima, une école de 12 classes pour les filles de la première à la neuvième année, à l'angle des rues Hémond et Jean-Louis, Élisabeth-Moyen, une école de 15 classes pour filles, à l'angle des rues Beauregard et Cartier et Jeanne-Leber, de 15 classes, sur la rue Bourassa, voisine de l'actuelle bibliothèque Henri-Grignon.

On fonde la section 877 des Filles d'Isabelle du cercle Jacques-Cartier. Antoinette Ratelle en devient la première régente.

Dans le domaine religieux, le curé-fondateur de la paroisse de Saint-Charles-Borromée, Charles-Édouard Poirier, quitte sa paroisse. Il est remplacé en 1953 par Léo Lamarre. Philémon Corriveau devient le second curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Grâces, en remplacement du curé fondateur, Yves Tremblay.

Les institutions financières étaient absentes de Jacques-Cartier. La Banque provinciale met fin à cette situation en ouvrant une succursale sur le chemin du Côteau-Rouge, actuellement le boulevard Sainte-Foy. J. Édouard Ubald en devient le premier gérant.

À Montréal-Sud, la Ville réorganise son service de la police suite au congédiement du chef de police et à la démission des deux constables. G. Riendeau se voit alors octroyer le poste de directeur du service de la police.

À Saint-Hubert, on procède à l'ouverture et à la bénédiction de l'Académie Ave Maria, aujourd'hui l'école Paul-Chagnon, sur le chemin de Chambly, à l'angle de la Montée Saint-Hubert. Cette école de neuf classes est dirigée par les soeurs du Sacré-Coeur. Donat Huberdeau entame un mandat à la présidence de la Municipalité scolaire de Saint-Hubert, poste qu'il occupera jusqu'en 1960.

Sur le plan économique, l'Association des hommes d'affaires de la Rive-Sud confirme, pour un second mandat consécutif, Moïse Parent, au poste de président. L'Association des marchands détaillants de Longueuil et de Montréal-Sud fusionnent. Le premier conseil exécutif de cette nouvelle alliance est composé de Louis Lamarre, à la présidence, de Roger Turcot, à la vice-présidence, d'Émile Saindon comme deuxième vice-président et de Roger Saindon comme secrétaire.



Décès

Lessard,
Albert, second curé de la paroisse de Saint-Georges, à Montréal-Sud, de 1914 à 1918, et curé de Saint-Lambert de 1925 à 1950.

Rushton, Ernest, conseiller municipal de Montréal-Sud de 1946 à 1948.

 

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