1955-
La poliomyélite frappe aussi la Rive-Sud: 3000 enfants sont vaccinés
Le dimanche 19 juin, le dernier tramway de la
Montreal and Southern Counties quitte le terminus de la rue McGill,
à Montréal, pour y effectuer son dernier voyage sur le
pont Victoria, puis à Saint-Lambert et à Montréal-Sud.
La compagnie s'est implantée sur la Rive-Sud en 1910. L'ouverture
du pont Jacques-Cartier, en 1930, met cependant, cette année-là,
un terme à ses activités à Longueuil.
Une terrible maladie frappe plusieurs enfants de la Rive-Sud: la poliomyélite.
En un seul mois, les docteurs Normand Chaput et Roger Beauvilliers,
de l'Unité sanitaire, vaccinent plus de 3 000 enfants.
À Saint-Hubert, on estime qu'une foule de plus de 50 000 personnes
s'est déplacée pour assister au spectacle offert par les
pilotes d'avions.
La Cité de Jacques-Cartier construit sa première usine
de filtration à l'intersection des rues Front et Bourassa. L'usine
sera inaugurée avec éclat le 3 novembre 1956. On construit
du même coup la station de pompage d'eau sur la rue Saint-Charles,
du côté ouest de la rue Joliette, pour alimenter l'usine
de filtration de Jacques-Cartier. Cette usine, dont la capacité
est aujourd'hui considérablement augmentée, dessert aussi
Saint-Bruno, Boucherville et Saint-Hubert; c'est pourquoi on l'a baptisée
Usine régionale de filtration.
Mgr Coderre devient le second évêque du diocèse
de Saint-Jean, suite au décès de Mgr Anastase Forget.
Il bénit le centre Ozanam, à l'emplacement de l'actuel
Centre diocésain, boulevard Sainte-Foy. Il s'agissait d'un comptoir
familial qui prenait des allures de magasin général. Le
Centre fut ainsi baptisé en l'honneur d'un des fondateurs des
Sociétés de Saint-Vincent-de-Paul.
Maurice Langlois devient le curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Grâces,
à Jacques-Cartier, en remplacement de Philémon Corriveau.
Il occupe ce poste jusqu'en 1965.
Benoit Legrand devient le curé de la paroisse de Saint-François-de-Sales,
en remplacement de Germain Guérin. Il occupe cette fonction jusqu'en
1957.
Sur le plan social, les Associées Notre-Dame-de-la-Protection,
mouvement de femmes créé par Yvonne Maisonneuve, s'installe
dans la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul, à Jacques-Cartier,
pour venir en aide aux enfants pauvres et malades. Les Chevaliers de
Colomb s'implantent à Jacques-Cartier. Roland Deschênes
devient le premier Grand Chevalier du conseil 3967. Les Chevaliers de
Colomb constituent alors une société catholique très
hiérarchisée, fondée le 29 mars 1882 par Michael-J.
McGivney, curé de la paroisse de St. Mary, à New Haven,
aux États-Unis; ils y étaient lesKnights of Colombus.
La Société a la devise suivante " Unité, charité,
fraternité et patriotisme ". Cette organisation, surtout identifiée
par la population à ses initiations secrètes, s'occupe
de nombreuses causes sociales.
Sur le plan politique, le maire de Jacques-Cartier, Hector Desmarchais,
suite à la recommandation du docteur Jacques Ferron, démissionne
de son poste pour des raisons de santé. Julien Lord, un commerçant
de fer forgé, implanté rue Préfontaine, remporte
l'élection par 2 198 votes contre 1111 pour l'ancien maire René
Prévost et 268 pour Henri Lacasse.
Le mouvement Desjardins prend de l'ampleur en ouvrant un caisse populaire
dans la paroisse de Saint-Pierre-Apôtre, à Longueuil, et
dans celle de Saint-Jean-Vianney, à Jacques-Cartier. Omer Lalonde
est le président fondateur de la Caisse de Saint-Pierre-Apôtre,
alors qu'Albert Boyer en devient le premier gérant. À
Saint-Jean-Vianney, Ernest Allard est élu président fondateur
et Marc Lambert, élu premier gérant.
À Longueuil, l'école anglaise et protestante Le Moyne-d'Iberville
est détruite par le feu. Elle est cependant immédiatement
reconstruite.
Une succursale de la Jeune chambre est fondée à Longueuil;
Jacques Laliberté en est le premier président. La Jeune
chambre est une organisation de développement économique
issue d'un mouvement fondé aux États-Unis en 1917.
Un
club Optimiste, organisation vouée à la protection et
au développement des jeunes de 13 à 25 ans, dont la devise
est «L'Ami du p'tit gars», s'implante à Longueuil sous la présidence
de Charlemagne Bourcier.
À
Greenfield Park, Lawrence Galetti, vole la vedette en annonçant
la construction d'un centre d'achats comprenant 35 magasins, boulevard
Taschereau
Décès
Beaulieu, Olivier, un des meilleurs photographes
de Longueuil entre 1900 et 1940. Gérant de la Compagnie d'auvents
des marchands, à Montréal, il résidait à
l'actuel 25, rue Grant.
Dumoulin, Alexandre, conseiller de la Municipalité de
la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil du 10 janvier 1918 au 13 janvier
1926, et de 1932 à 1940.
Forget, Anastase, premier évêque du diocèse
de Saint-Jean, grand responsable des Chantiers du bon Pasteur dont la
philosophie consistait à multiplier le nombre de paroisses et
d'églises mais à coûts réduits.
Healy, Thomas, conseiller municipal de Montréal-Sud de
1927 à 1944.
Paulin, Joseph, industriel de Saint-Lambert spécialisé
dans la fabrication de la laine d'amiante.
Pitre, Marcel, organiste de la paroisse de Saint-Antoine de 1930
à 1941, de même qu'à Saint-Lambert.
Vary, Flavien, fondateur et directeur de l'Externat classique
de Longueuil.
1956
L'élection provinciale approche. La fébrilité
monte. Le Courrier du Sud qui avait soutenu le candidat unioniste
Redmon Roche au début de sa carrière politique, lui reproche
maintenant de se traîner les pieds dans le dossier de la construction
d'un hôpital régional. On reproche aussi au député
d'avoir un gros ego en faisant afficher son portait dans certaines écoles
du comté. Le Courrier du Sud se fait même intercepter
et voler la livraison d'une de ses éditions qui s'en prenait
au candidat de l'Union nationale. Le candidat libéral, Robert
Théberge gagne finalement l'élection en récoltant
20 031 votes contre 19 264 pour Redmond Roche. L'Union nationale gagne
néanmoins les élections générales et le
candidat défait est nommé juge à la cour des sessions
de la paix dans les jours qui suivent le verdict populaire.
Le Courrier du Sud mène parallèlement une vigoureuse
lutte contre l'intimidation qui s'exerce à la commission scolaire
de Jacques-Cartier. Le journal dénonce le violent traitement
fait à Germain Bertrand récemment élu commissaire
et reconnu pour son intégrité. Les enjeux sont importants
car de nombreuses écoles sont construites et les contrats sont
fort lucratifs. Un poste de commissaire scolaire peut également
servir de tremplin à une carrière politique sur le plan
municipal. Joseph-Louis Chamberland est élu président
de la commission scolaire de Jacques-Cartier, poste qu'il occupe jusqu'en
1960.
Les citoyens de la Rive-Sud peuvent maintenant écouter CHRS,
un poste de radio qui concentre ses informations sur le territoire desservi
par le Courrier du Sud. À l'origine, les studios sont
installés à Saint-Jean, mais rapidement, le propriétaire
emménage au sous-sol du restaurant La Barre 500 . En 1984, le
propriétaire rapatrie ses installations à Saint-Jean.
Longueuil prépare surtout son tricentenaire. Une société
d'histoire voit le jour dans ce contexte, à l'initiative de Roger
Bordeleau. Le premier exécutif est composé d'Éli
Gervais à la présidence, de Paul Favreau à la vice-présidence,
de Paul Dubuc au poste d'archiviste et de Pierre-René Belleau
comme secrétaire-trésorier. La Société ne
fait pas long feu : elle perd le combat engagé avec le conseil
municipal, en 1957, pour sauver la maison Héroux, qui fut l'ancien
presbytère, sur les lieux mêmes où était
érigé le manoir de Charles Le Moyne, à l'angle
sud-est des rues Saint-Charles et du chemin de Chambly. Suite à
cet échec, la société historique ferme les livres.
Le chef de police de Longueuil, Jules Brossard, en fonction depuis 1941,
prend sa retraite. Il est remplacé par Paul Charron qui occupe
ce poste jusqu'en 1963, alors qu'il devient chef de police à
Jacques-Cartier.
Dans le quartier de Saint-Pierre-Apôtre, on ouvre une bibliothèque
communautaire, dans l'école Catherine-Primot, dirigée
par madame Massip.
L'Union des familles de Longueuil remplace l'École des parents.
L'association est présidée par Jean-Paul Tremblay jusqu'en
1960.
Dans le secteur résidentiel, on met en chantier le prestigieux
domaine de Normandie. Ce quartier est alors caractérisé
par sa modernité et son audace architecturale; la fameuse maison
ronde attirera plus tard, à elle seule, de nombreux visiteurs.
Dans
le domaine sportif, Longueuil se dote d'une équipe de baseball
senior, Les Barons de Longueuil. L'exécutif de l'équipe
est formée du docteur E.-H. Letellier, président, de Cyprien
Ste-Marie, trésorier, de Pierre Lacombe, secrétaire, de
Guy Duchesne, gérant général et d'Yves Demeule,
joueur-gérant. Le joueur de hockey Émile Bouchard, capitaine
du club de hockey Les Canadiens de Montréal, met un terme
à sa carrière et fonde l'équipe de baseball junior
Les Ducs de Longueuil, dirigée par l'entraîneur Claude
Evans. L'ancien défenseur des Canadiens de Montréal
amorce, en 1960, une brève carrière en politique municipale
à Longueuil.
À Jacques-Cartier, la construction résidentielle est en
plein essor avec l'ouverture du domaine Fontainebleau, à proximité
du chemin de Chambly. La maison Darche, fondée par Édouard
Darche en 1884, procède à l'ouverture d'un nouveau salon
funéraire au 1370, chemin de Chambly; le salon est géré
par Yvon Darche et son fils Bernard. On inaugure également, sur
le chemin du Côteau-Rouge, aujourd'hui le boulevard Sainte-Foy,
le premier bureau de poste moderne de cette ville; l'édifice
est construit par la firme Désourdy, selon les plans de l'architecte
Gilles Larose. On procède finalement à l'ouverture officielle
de l'usine de filtration.
Les frères Aurèle, Osmond et Norbert Dubois fondent, rue
Joliette, la Drummond Welding & Steel Works Limited, une
entreprise de construction de réservoirs.
Dans le secteur de l'éducation, la firme J-R. Robillard construit,
selon les plans de l'architecte Marc Cinq-Mars, l'école Jean-de-Brébeuf,
de 24 classes, dans la paroisse de Saint-Charles-Borromée.
Sur le plan religieux, on inaugure la seconde église de la paroisse
de Notre-Dame-de-Grâces, à l'angle de la rue Bourassa et
du chemin du Côteau-Rouge, aujourd'hui le boulevard Sainte-Foy.
On fonde aussi la desserte St. Clare à partir du territoire des
paroisses de Saint-Antoine et de Notre-Dame-de-Grâces, sous l'égide
des pères Franciscains, pour l'ensemble des catholiques anglophones
de Longueuil. Le père franciscain Lionel Sullivan occupe le poste
de curé jusqu'à la fin de l'année 1960.
À Montréal-Sud, le conseil doit étudier les solutions
pour se loger. L'hôtel de ville, situé à côté
de la vieille école Saint-Jean-Baptiste, du côté
nord de la rue Victoria, aujourd'hui la rue Saint-Laurent, a été
érigé sur un terrain appartenant au gouvernement fédéral.
Les aménagements de l'entrée du pont Jacques-Cartier obligent
les autorités gouvernementales à exproprier ces édifices.
À Saint-Hubert, on procède à la construction de
la nouvelle église anglo-catholique de la paroisse de Notre-Dame-de-l'Assomption.
On construit aussi, à partir de deux baraques de l'ancien dépôt
militaire situé à l'emplacement actuel de la Place Longueuil,
l'église Our Lady Queen of the World.
Sur le plan scolaire, on procède à l'ouverture de la nouvelle
Iberville qui reçoit alors un peu plus de 200 étudiants.
Finalement, à Mackayville, aujourd'hui intégrée
à Saint-Hubert, Marcel Huet construit, selon les plans de l'architecte
Marc Cinq-Mars, l'école anglaise Our Lady Queen of the World,
devenue plus tard l'école Monseigneur-Forget.
Décès
Joyal, D.-Évariste, député
libéral de la circonscription de Chambly à l'Assemblée
législative du Québec de 1939 à 1948. Il fut aussi
conseiller municipal de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil de
1923 à 1930, dans le quartier de Mackayville, aujourd'hui un
secteur de la ville de Saint-Hubert.
Mercille, Louis-Arthur, conseiller municipal de la paroisse de
Saint-Antoine de Longueuil du 4 décembre 1911 au 26 avril 1914.
Saindon, Émile, commerçant sur la rue Sainte-Hélène,
à Montréal-Sud. La fondation de son épicerie remonte
à 1921. Émile Saindon fut membre fondateur et vice-président
de la Caisse populaire de Montréal-Sud et marguillier de la paroisse
de Saint-Georges.
Ste-Marie, Cyprien , conseiller municipal de Longueuil de 1945
à 1947; il fut aussi propriétaire d'une épicerie
sur la rue Saint-Charles.
Ste-Marie, Raphaël, conseiller municipal de la paroisse
de Saint-Antoine de Longueuil de janvier 1911 au 7 août 1911.
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