Chroniques de la Rive-Sud 1947-1997

Michel Pratt

 
 

1963- Longueuil obtient une sortie du métro Longueuil

À 69 ans, Paul Pratt apprend avec stupéfaction que l'économiste Marcel Robidas lui fera la lutte à la mairie. L'élection est la plus serrée que le maire Pratt ait connue. Paul Pratt est réélu pour un quatorzième mandat consécutif; c'est cependant une courte victoire puisque le maire obtient 2 236 votes, contre 1 993 pour son opposant. De plus, quatre des six conseillers font partie de l'équipe Robidas : Gaétan Baillargeon, Henri Blier, Jean-Paul Beaulieu et Joseph Paré. Olivier Duvernay et Léo Thivierge complètent le conseil.

Guy Blanchet, chef-adjoint de la police de Greenfield Park, est nommé directeur du service de la police de la Cité de Longueuil en remplacement de Paul Charron, qui devient chef de la police de la Cité de Jacques-Cartier.

Dans le domaine économique, la Banque d'épargne de la cité et du district de Montréal ouvre sa nouvelle succursale située à l'angle sud-est du chemin de Chambly et de la rue Saint-Charles; elle inaugure en même temps, dans un bâtiment attenant, un musée historique dont la gestion a été confiée à Odette Lebrun. La banque sera gérée pendant plusieurs années par Jean Mercure.

Le restaurant Le Caruso ouvre ses portes sur la rue Saint-Charles, à proximité de la rue Saint-Alexandre.

Le bureau de poste de Longueuil, sur le chemin de Chambly, qui date de 1904, est démoli. On le remplace par un bâtiment qui possède une superficie de travail plus grande.

Sur le plan scolaire, le curé Gareau bénit la nouvelle école située sur la rue de Normandie, à l'angle de la rue Saint-Laurent. On construit aussi, selon les plans de l'architecte Gilles Larose, l'école Sainte-Claire, de 16 classes, au 805, rue Gardenville; l'école, de confession catholique, admet tant des étudiants anglophones que francophones.

À Jacques-Cartier, Léo-Aldéo Rémillard est forcé de démissionner suite à l'adoption d'une loi provinciale le rendant rétroactivement inéligible à cause de ses démêlés antérieurs avec la justice, avant même qu'il ne s'établisse à Jacques-Cartier. Le maire Rémillard n'avait l'appui ni du clergé, ni des élites intellectuelles, mais il faut se rappeler qu'il avait été élu, en 1960, avec une majorité écrasante. Il fut, sur le plan de la gestion, l'un des meilleurs maires de sa ville. Ses réalisations, en un si petit nombre d'années, sont éminentes : construction massive de trottoirs et de rues asphaltées, construction d'un garage municipal, agrandissement de l'hôtel de ville et de l'usine de filtration, sauvegarde du territoire de la Cité. L'adoption de cette loi et sa médiatisation ont des conséquences directes sur l'électorat. Jean-Paul Tousignant a la lourde tâche de le remplacer, lui qui, pourtant, avait été le seul à ne pas faire partie de l'équipe du maire lors de l'élection de 1960. Il n'y a pas plus honnête homme, mais la classe politique qui l'entoure souhaite donner un sérieux coup de barre. Il se retire donc de la mairie trois mois à peine après sa nomination. Charles F. Labrecque lui succède jusqu'aux élections du mois de juin. Les résultats de cette élection sont concluants: Jean-Paul Vincent remporte une victoire éclatante sur son adversaire Robert Meunier en obtenant 3 502 votes contre seulement 234 pour son opposant. De plus, ses candidats se font élire: Jean-Paul Tousignant, qui remporte une victoire convaincante, et Antonio Thibault, qui gagne avec un peu plus de difficulté.

Sur le plan social, Claude Lefebvre, Jacques Dubé, Henri Gamache et André Pagé fondent l'Association des loisirs de Jacques-Cartier.

Sur le plan scolaire, la compagnie Désourdy construit, selon les plans de l'architecte Marc Cinq-Mars, l'école secondaire Gérard-Filion, de 48 classes, située sur le boulevard Curé-Poirier. Robert Rosa, construit, selon les plans de l'architecte Normand Gagnon, l'école Louis-de-Frontenac, de 14 classes, située au 1240, boulevard Nobert, dans le secteur de la paroisse de Saint-Jean-Vianney. Le couvent Notre-Dame-des-Missions, situé sur la rue Dubuc, est agrandi, selon les plans de l'architecte Gilles Larose, par la firme Jacques Bouchard.

Sur le plan religieux, on construit, au coût de 350 000 $, la nouvelle église de Fatima, d'allure très moderne. Cette église peut accueillir environ 650 personnes. Le clocher a la particularité d'être complètement détaché du corps de l'église. Dans la paroisse de Saint-Jean-Vianney, le curé Jean-Louis Benjamin Rodrigue est remplacé par Dionis Lafrenière.

Jacques Ferron, médecin et écrivain, fonde, avec Robert Millet, le Parti rhinocéros; ce parti politique ridiculise, par l'absurde, toute politique fédérale.

À Ottawa, le gouvernement conservateur de John Diefenbaker est renversé. Les libéraux, dirigés par Lester B. Pearson, dirigent maintenant le Canada. À Longueuil, le candidat libéral, Jean-Pierre Côté, défait le candidat conservateur Pierre Sévigny par 17 223 votes contre 14 269.

À Lemoyne, Jean Boiteau est réélu maire.

À Laflèche, on inaugure l'école Saint-Joseph, dans la paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

Le Courrier du Sud change son mode d'impression en publiant dorénavant son journal par le procédé lithographique ou "offset".

Décès

Brossard, Jules, chef de police de Longueuil de 1941 à 1956. Il fut également responsable des pompiers volontaires jusqu'à la nomination d'Antonin Dussault comme chef du département des incendies, en 1954. Il fut un des rares professionnels de la crosse, jouant même pour l'équipe de Vancouver, en 1921, avec Newsy Lalonde. Au Québec il joua à la défense dans un circuit dirigé par Léo Dandurand. Il fut aussi propriétaire d'un magasin de chaussures à Saint-Lambert, de 1922 à 1934.

Daigneault, Joseph-Eugène, conseiller de la Municipalité de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil du 28 septembre 1925 au 18 mai 1932.

Doucet, Alfred Joseph, conseiller municipal de Longueuil de 1947 à 1949 et de 1951 à 1959. Il fut aussi marguillier de la paroisse de Saint-Antoine en 1945, membre fondateur de la Caisse populaire de Longueuil où il participa au comité de surveillance, président fondateur de l'École des parents de Longueuil en 1943 et président du Club des Francs de 1951 à 1953.

Ponting, W. Frederick, conseiller municipal de Montréal-Sud de 1922 à 1924.


1964

Depuis le début du siècle, on caressait l'idée de la construction d'un pont-tunnel sous le fleuve Saint-Laurent. Ce projet se matérialise enfin lorsque les firmes Atlas Winston et Janin Construction entament sa construction, au mois de juin, selon les plans de Brett & Ouellet et Lalonde & Valois. Le pont-tunnel sera inauguré le 11 mars 1967.

Longueuil obtient une sortie du métro de Montréal. La Ville doit défrayer la somme de 3 300 000 $ pour sa construction, et une somme additionnelle de 900 000 $ pour la station qui n'avait, à l'origine, qu'un seul étage.

Le propriétaire du Courrier du Sud, Jean-Paul Auclair, annonce la construction du centre commercial Place Longueuil, à l'emplacement des anciennes baraques de l'armée, près du pont Jacques-Cartier. Le maire Paul Pratt refuse de signer les termes de l'entente relative à la vente de ce terrain, mais doit se rallier devant l'unanimité du conseil municipal. L'entente est signée le 4 octobre 1965. Jean-Paul Auclair acquiert le terrain au coût d'acquisition par la Ville, soit 870 000 $.

Un superbe monument, "Le Calvaire", construit en 1925 dans le cimetière Saint-Antoine, à Longueuil, est démoli. Le monument constituait un site privilégié pour la tenue de nombreuses cérémonies religieuses.

Sur le plan social, on fonde le Club de l'âge d'or de Longueuil. Des personnalités locales très connues en sont alors membres: Joseph Labonté, Marcel Ste-Marie, Charles-Édouard Millette, Hilaire Dubuc.

Sur le plan religieux, on construit, selon les plans de l'architecte Gilles Larose, la nouvelle église St. Clare. La paroisse de St. Clare, mise en place pour les anglophones catholiques, était alors dirigée par les Pères franciscains.

Suite à un référendum, les citoyens de la paroisse de Saint-Jude, à Jacques-Cartier, décident de demeurer dans cette ville plutôt que de faire des démarches pour que ce quartier soit annexé par Saint-Lambert.

Après son retrait de la vie politique, en 1957, Fernand Bouffard décide de revenir à la politique active comme conseiller municipal de la Cité de Jacques-Cartier. Il conservera son poste jusqu'à son décès, en 1977. Roland Therrien se fait élire comme conseiller municipal, dans le secteur De Gentilly, en remplacement de Jean-Paul Tousignant qui abandonne la politique.

Robert Boiteau devient le greffier de la Cité de Jacques-Cartier. Il occupe encore ce poste lors de la fusion de Jacques-Cartier et de Longueuil, en 1969, puis quitte son emploi, en 1970, pour devenir le directeur général de l'Union des municipalités du Québec.

On construit, sur le chemin De Gentilly, plus tard nommé le boulevard Roland-Therrien, l'Institut de technologie, aujourd'hui devenu l'école secondaire Pierre-Dupuy.

Sur le plan social, Gaston Dunn prend l'initiative de fonder le Club de l'âge d'or de Jacques-Cartier. Léon Daigneault fonde le Club social des pompiers de Jacques-Cartier.

À Saint-Hubert, le député de Longueuil, Jean-Pierre Côté, annonce que l'aéroport militaire aura une vocation mixte, c'est-à-dire à la fois militaire et civile. Sur le plan religieux, Isidore Provençal, succède à Jacques Côté, comme curé de la paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Il occupe cette fonction jusqu'en 1977. On entreprend, dans cette paroisse, les travaux de construction d'une nouvelle église et d'un presbytère. L'église ouvre ses portes l'année suivante.

À Boucherville, l'église Sainte-Famille est classée comme monument historique, de même que la maison François-Pierre-Boucher de Boucherville, situé au 470, boulevard Marie-Victorin.

Le médecin et écrivain Jacques Ferron reçoit le prix du Gouverneur général du Canada.


Décès

Carrière, Paul, conseiller municipal de Longueuil de 1935 à 1939 et de 1943 à 1947.

Émard, Félix, conseiller de la Municipalité de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil du 20 avril 1926 au 15 mai 1933, et marguillier de 1935 à 1937.

Lambert, Alonzo, conseiller municipal de Montréal-Sud de 1948 à 1950 et de 1953 à 1956.

Ouellet, J.-H., conseiller municipal de Longueuil de 1953 à 1955. Il fut marchand de bois sur la rue Saint-Charles Ouest, près du boulevard Quinn. Il fut aussi président de la Chambre de commerce de Longueuil.

Tremblay, Rodolphe, propriétaire de la taverne Tremblay, située à Longueuil.

 

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