1967-
C'était l'année de l'Expo... tout était beau à
Longueuil
Longueuil est envahie par des milliers de touristes
qui viennent visiter l'Exposition universelle sur les îles Sainte-Hélène
et Notre-Dame. Le métro est maintenant ouvert, de même
que le pont tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, l'autoroute 20 ou Jean-Lesage,
et l'autoroute 3, maintenant la 132. La Ville doit faire sa part pour
faciliter l'hébergement des touristes et changer certains règlements
pour faciliter la location de logements et le stationnement à
des fins de camping. Elle décide aussi de se faire belle et de
consacrer certaines sommes à l'achat de bancs publics, de paniers
à rebuts, etc.
Le Centre culturel, au carré Isidore-Hurteau, est inauguré
le dimanche 26 novembre. Il va abriter la bibliothèque municipale
dès l'année suivante.
L'arrivée d'une nouvelle équipe entraîne des changements
à l'hôtel de ville où on détruit l'ancienne
scène de théâtre, à l'étage, pour
y aménager, notamment, un bureau pour le nouveau maire.
La rémunération des élus monte de plusieurs crans.
En 1963, une allocation de $ 1 200 était accordée pour
la première fois au maire et aux conseillers. À la fin
de l'année 1967, cette allocation est portée à
4 800 $ pour le maire et à 2 400 $ pour les échevins.
Soulignons, pour fins de comparaison, que les employés du secteur
public réclameront, en 1972, un salaire minimum de 100 $
par semaine soit 5 200 $ par année. Les taxes augmentent lors
du budget déposé au mois de décembre : la taxe
générale passe de 0.90 $ à 1.06 $ du 100 $ d'évaluation
; la taxe de déneigements est haussée de 0.20 $ à
0.25 $ du 100 $ d'évaluation et, finalement, la taxe spéciale
pour le paiement du métro grimpe de 0.16 $ à 0.26 $ du
100 $ d'évaluation.
La Ville de Longueuil engage Pierre Messier, âgé de 29
ans, au poste de directeur de la police.
Les 55 employés manuels de la Ville, affiliés au Syndicat
canadien de la fonction publique, signent une première convention
collective.
Le bâtiment du Cercle social, qui était un club lié
à l'Union nationale, est vendu à la Ville. L'édifice,
situé sur la rue Saint-Charles Est, sert maintenant de poste
de police. L'édifice sera démoli en 1974 alors que le
quartier général de la police s'établit sur le
boulevard Curé-Poirier Ouest, à l'angle de la rue Joliette.
Marcel Robidas, maire de Longueuil, accède à la présidence
de la Commission intermunicipale de la Rive-Sud. Ce poste avait été
occupé, depuis sa fondation, par Lawrence Galetti, alors qu'il
était maire de Greenfield Park.
Maurice King devient le nouveau maire de Greenfield Park.
Jean Bariteau, maire de Lemoyne depuis 1954 ans, meurt subitement à
l'âge de 49 ans. Il est remplacé par André Charpentier.
Les conseillers municipaux sont Charlemagne Lamarre, en fonction depuis
1954, Lucien Bourdages, Stanislas Dodier, Gaston Fournier, Odilon Laforest
et Paul Raymond. On inaugure le nouvel hôtel de ville, au 2205,
rue Saint-Georges.
Le maire de Saint-Lambert, Jacques Filion, se retire de la vie politique.
La tradition, bien établie dans cette ville, de voir alterner
au poste de maire un francophone et un anglophone, n'est pas brisée
puisque James K. Stewart accède à la mairie par acclamation.
L'hôtel de ville est agrandie, de même que l'aqueduc et
l'usine de filtration.
À Boucherville, le nouveau Parti civique procède à
un véritable balayage au conseil municipal en remportant tous
les sièges lors de l'élection du 6 février. Clovis
Langlois est élu maire alors que Roger Fontaine, Gilbert Gareau,
Louis Jazzar, Jean-Claude Jodoin, Raymond Lalonde et Léopold
Sénécal deviennent conseillers municipaux. La ville célèbre
son tricentenaire et procède à un jumelage avec les villes
de Mortagne-au-Perche, en France, lieu de naissance de Pierre Boucher
et Kingston, en Ontario, fondée par René-Amable Boucher,
un descendant de Pierre Boucher. On construit les écoles de la
Broquerie et Pierre-Marquette.
À Jacques-Cartier, la firme Désourdy construit, au coût
de 924 000 $, sur le boulevard Jacques-Cartier Est, l'Aréna Jacques-Cartier
qui portera, à partir de 1971, le nom de Colisée Jean-Béliveau.
Sur le plan politique, Fernand Bouffard et Roméo Paré
sont élus comme conseillers municipaux.
Sur le plan religieux, Guy Pratt, le fils du maire Paul Pratt, devient
le curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Fatima, en remplacement
de Roland Lafrance. Il occupe ce poste jusqu'en 1978, alors qu'il devient
curé à Saint-Lambert. Dans la paroisse de Saint-Charles-Borromée,
Jean-Paul Moreau remplace le curé Robert Provost; il occupe cette
fonction jusqu'en 1973. On fonde la paroisse de Saint-Robert et confie
le poste de curé à Léopold Émond qui ne
demeure cependant en fonction qu'une seule année.
À Brossard, on termine la construction de l'école Marie-Victorin,
au 880 Victor-Hugo.
Décès
Bariteau, Jean, maire de Lemoyne de 1954
à 1967.
Lavery, Salluste. Reçu avocat en 1913, il ouvrit son bureau,
connu sous le nom de Patterson & Lavery, au 180, rue Saint-Jacques,
à Montréal. Le soir, il travaillait à Longueuil
au 1, rue Saint-Thomas. Au retour de son service militaire en Europe,
à titre d'officier, il se remit à la pratique du droit
pour la firme Lavery et Demers. En 1926, Salluste Lavery fut nommé
Conseiller du roi. À Longueuil, il fut membre du Club Saint-Charles
et président du Club Lemoyne en 1930-1931. Il fut aussi président
de la Rumanian Agency et lieutenant dans le 65e Régiment.
Pratt, Paul, maire de Longueuil de 1935 à 1966. Musicien
professionnel, il dirigea l'orchestre du Collège de Longueuil
de 1913 à 1919, fonda, en 1916, la fanfare du Collège
de Longueuil, dirigea celle de Longueuil, fonda la Société
des concerts en 1918, le quatuor vocal des Gais Longueuillois en 1945,
puis dirigea l'Harmonie de la Rive-Sud dans les années 1950.
Il fut aussi syndic des Pères franciscains. Fortuné, il
possédait des intérêts dans l'imprimerie Pratt &
Lafrenière, le journal Le Richelieu, l'Office central catholique,
une compagnie d'importation d'articles religieux. Il présida
aussi la compagnie Renaissance-Films.
1968
Le conseil municipal de Longueuil adopte un programme majeur de rénovation
urbaine qui va modifier de façon substantielle le secteur des
terrasses Excel et Boudreau, dans un premier temps, et le secteur du
chemin de Chambly, dans un second temps.
Les terrasses Excel et Boudreau, d'une superficie de 42 acres, s'étendent
de la rue Joliette à la rue Saint-Sylvestre et de la rue Saint-Charles
à la route 3, aujourd'hui 132. Auparavant le boulevard Quinn
et les rues Labonté et Victoria menaient directement au fleuve
ou, plus tard, au mur de protection contre les inondations. L'autoroute
3, construite depuis quelques années, remet en cause la dimension
physique du quartier d'autant plus qu'elle est surélevée
de 6 pieds par rapport aux terrains avoisinants. La moitié du
secteur est composée de résidences, d'anciens chalets
qui sont, pour la plupart, vétustes. Environ 25 % de la superficie
est occupée par des commerces comme le garage Abias Pepin ou
l'Hôtel du Roi. Finalement, une superficie à peu près
identique, soit un peu plus de 20% est occupée par des espaces
publics comme l'aqueduc municipal ou le garage municipal. Le secteur
est habité par 146 familles. Une enquête effectuée
auprès de 118 ménages qui regroupe 406 personnes démontre
que le quartier est presque entièrement composé de membres
de la classe ouvrière. La moitié des ménages a
un revenu familial variant de 4 000 à 7 500 $, un quart
un revenu inférieur à 4 000 $ et un autre quart supérieur
à 7 500 $. Le tiers de ces occupants sont établis depuis
plus de 10 ans, le tiers entre quatre et dix ans et le tiers depuis
moins de quatre ans. Sur les 118 ménages, seulement 32 sont propriétaires.
On construira progressivement de nombreux édifices à logement
dont une coopérative d'habitation, en face du parc Saint-Charles,
puis le Chambellé, à l'angle des rues Labonté et
Saint-Charles.
Le second secteur est principalement situé le long du chemin
de Chambly, de la rue Saint-Charles à la rue De Gentilly. Phénomène
assez étonnant, la composition sociale des familles de ce secteur
est tout à fait comparable à celle des terrasses Excel
et Boudreau. La superficie affectée par des propositions de rénovation
urbaine touche 85 acres. L'école Hazel Cross sur la rue Caroline
et tous les édifices situés en face du Collège
de Longueuil sont détruits; ils seront remplacés par les
habitations Oasis. Le secteur du chemin de Chambly, à l'angle
sud-est de la rue Saint-Charles, est également rénové.
On agrandit aussi le chemin de Chambly, notamment dans le secteur du
cimetière Saint-Antoine. Plusieurs petites entreprises, situées
sur la rue Monk, l'actuelle rue Lévis, à l'est du chemin
de Chambly, disparaissent: Davidge & Co., Modern Machine industry,
Theatre Confection Ltd, Amico Meter sales, Canadian Wiper corp et
High Grade Concrete.
Gilles Leduc fonde l'Association des propriétaires de Longueuil,
afin de défendre
et de promouvoir les intérêts des propriétaires
auprès des autorités scolaires, municipales, provinciales,
fédérales et autres.
De jeunes scouts venus de Whitby, en Ontario, en expédition par
voie d'eau, accostent au Club nautique de Longueuil. Leur dirigeant,
Benoît Lahaye, rencontre alors le maire Marcel Robidas qui s'empresse
de les inviter à l'hôtel de ville. De là naissent
les liens qui vont mener, en 1978, à la création, sous
la présidence de Richard Daigle, de l'Association socio-culturelle
de Longueuil et de ses villes jumelées qui compte, aujourd'hui,
environ 200 membres.
Le Canadien National ferme sa voie ferrée Montréal-Sorel,
inaugurée en 1882, qui traversait la ville de Longueuil. Les
rails seront enlevés pour faire place, en 1982, à l'aménagement
d'un parc linéaire.
La bibliothèque de Longueuil, pour adultes, ouvre officiellement
ses portes le 17 septembre dans l'édifice du nouveau centre culturel,
au carré Isidore-Hurteau.
Le Collège Français, fondé par Louis Portal
et son épouse Colette, ouvre une école primaire privée
au 1391, rue Beauregard.
Les ingénieurs Lalonde, Girouard et Letendre construisent, selon
les plans de l'architecte Pierre Major, le parc Duvernay, aujourd'hui
nommé le parc Fernand-Bouffard, et situé à l'intersection
des rues Duvernay et Bertrand. On aménage aussi le parc Raymond,
dont le chalet est situé au 1 000, rue De Lorimier.
Dans le secteur immobilier, on construit les édifices Port-de-Mer,
situés directement à l'est du métro de Longueuil.
Dotés de 386 logements, les deux édifices seront reliés,
en 1971, par une passerelle, conçue par l'architecte Pierre Grondin.
Les travaux de construction de l'édifice Montval, de sept étages,
à proximité du métro, sont également en
marche; le gouvernement du Québec sera le principal occupant
de cet immeuble. La Ville de Longueuil acquiert, des Ports nationaux,
les terrains situés aux alentours du métro de Longueuil.
À Jacques-Cartier, l'église de la paroisse de Saint-François-de-Sales,
construite en 1954 à partir de baraques de l'ancien dépôt
militaire, est démolie pour permettre l'élargissement
du boulevard Curé-Poirier. Le curé fondateur de la paroisse
de Saint-Pie-X, Georges Granger. est remplacé par Jean Audette
qui demeure en fonction, dans cette paroisse, jusqu'en 1980. Dans la
paroisse de Saint-Robert, le curé Léopold Émond
est remplacé par Laurent McGee qui conserve ce poste jusqu'en
1972.
L'école secondaire Gérard-Filion devient la première
polyvalente du Québec.
À Boucherville, on inaugure les travaux de construction de la
polyvalente de Mortagne.
À Saint-Bruno, Jean-Claude Allard est élu, par acclamation,
maire de la ville.
Norman Litchfield, maire de Saint-Hubert depuis 1963, meurt subitement,
à l'âge de 46 ans. Aldas Boileau lui succède.
La polyvalente anglo-catholique Macdonald-Cartier et la polyvalente
André-Laurendeau, située au 7450, boulevard Cousineau,
à Saint-Hubert ouvrent leurs portes.
La vocation de l'aéroport de Saint-Hubert prend un virage majeur
alors qu'il doit desservir en priorité l'aviation civile.
Jacques Filion fonde le Club optimiste Saint-Hubert, parainné
par le Club optimiste Jacques-Cartier.
À Préville, 189 personnes contre 104 acceptent, par le
biais d'un référendum, la fusion avec Saint-Lambert. Cette
fusion sera effective en 1969.
Le maire de Laflèche, Gérard Philips, conserve son poste
de maire pour un second mandat consécutif.
Sur la scène politique, le gouvernement fédéral
déclenche des élections générales. Victime
d'affrontements violents lors de la parade de la Saint-Jean-Baptiste,
à Montréal, Pierre Elliott Trudeau profite néanmoins
de la vague de la "Trudeaumanie" et remporte facilement l'élection
du 25 juin. À Longueuil, le député libéral
Jean-Pierre Côté conserve son poste en récoltant
18 928 votes contre à peine 5 435 pour Raymond Bériault,
le candidat conservateur.
Décès
Charruau, Édouard, maire de Mackayville,
ville aujourd'hui intégrée à Saint-Hubert, de 1953
à 1957. Il fut le président fondateur de la commission
scolaire de cette ville.
Gendron, Joseph William, conseiller de la Municipalité
de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil de 1933 à 1937 et
du 13 février 1940 au 14 mai 1941. Premier maire de Mackayville,
en 1947.
Lamarre, Joseph-Alfred, gérant de la succursale de la
Banque canadienne nationale de la rue Saint-Charles, de 1931 à
1954. Joseph-Alfred Lamarre s'occupa de l'organisation des scouts de
la paroisse de Saint-Antoine, notamment du local au sous-sol de l'église,
dans les années 1930.
Poirier, Charles-Édouard, curé fondateur de la
première paroisse de Jacques-Cartier, Saint-Charles-Borromée.
Rochon, Charles, conseiller de la Municipalité de la paroisse
de Saint-Antoine de Longueuil du 24 octobre 1944 à 1947 et de
Jacques-Cartier, de 1947 à 1954, dans le quartier de Longueuil-Annexe.
Il fut aussi marguillier de la paroisse de Saint-Charles-Borromée.
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