Chroniques de la Rive-Sud 1947-1997

Michel Prat

 

1976- Longueuil élit un député - premier ministre

L'année 1976 nous réserve la plus grande surprise sur le plan politique. Le Parti québécois réussit en effet à être porté au pouvoir contre toute attente. La circonscription de Taillon se dote ainsi d'un député-premier ministre. René Lévesque obtient 34 098 votes contre 11 753 pour le candidat libéral, Fernand Blanchard. Le candidat de l'Union nationale, John.E de Souzae, doit se contenter de 6 189 votes, le candidat créditiste Henri Bourassa, de 2 129 et le candidat du N.P.D-R.M.S, Jacques Beaudoin, de 256. Pierre Marois surprend également, dans la circonscription de Laporte, par l'ampleur de sa victoire avec 23 129 votes sur le libéral Jean-Jacques Lemieux, 12 043 votes.

L'année 1976 demeure, pour d'autres, celle des Jeux olympiques. Hugo de Pot, fondateur des «Ballets modernes du Québ» est nommé chorégraphe des cérémonies d'ouverture et de fermeture. Cette troupe professionnelle a son école sur la rue Montarville, à Longueuil.

Le plus gros dossier, à Longueuil, est le projet Collectivité nouvelle. Suite à la publication d'articles par La Presse concernant de possibles conflits d'intérêts d'administrateurs de la Ville dans ce dossier, le conseil de la Ville obtient, du ministère des Affaires municipales du Québec, que la Commission municipale tienne une enquête sur la question.

André Gendron devient le directeur de la police. Il succède ainsi à Michel St-Jean qui avait été nommé directeur par intérim, en 1972. Le contrat de M. Gendron est d'une durée de 10 ans.

Le conseil, à l'exception de Jacques Bouchard, vote une résolution d'appui aux gens de l'Air du Québec qui se lit comme suit:

«Attendu que l'application de la loi fédérale des langues officielles se trouve paralysée par l'administration de l'air à Ottawa et par les syndicats canadiens de pilotes et de contrôleurs aériens;

Attendu que l'enjeu de cette lutte, c'est la reconnaissance de la langue française sur notre propre territoire;

Attendu qu'une partie importante du territoire québécois, au point de vue aérien, nous échappe au profit des anglophones des provinces voisines;

Attendu que cela influera grandement sur notre avenir économique

Il est proposé par André Létourneau et secondé par Jacques Laplante:

Que le conseil municipal donne son appui moral à l'Association des Gens de l'Air du Québec dans la lutte qu'ils ont accepté de soutenir.»

La Commission scolaire Jacques-Cartier met sur pied l'école Les Petits castors, au 1275, rue Papineau, dans le secteur de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Garde. Cette école alternative accepte environ 80 enfants de la maternelle à la sixième année.

Sur le plan social, on fonde les Jardins communautaires de Longueuil, organisme communautaire, qui vise à faire connaître le plaisir du jardinage, en mettant à la disposition de ses membres un petit lot pour l'aménagement d'un potager. Les loisirs Saint-Georges inaugurent la Joujouthèque, un service de prêt de jouets aux enfants, au parc Raymond.

Dans le secteur immobilier, on construit la Terrasse de Sérigny, au 405, chemin de Chambly, selon les plans des architectes Larose, Laliberté et Petrucci et aménagé par le designer Tesso Varvaricos.

La maison Lamarre I, sise au 257, rue Saint-Charles Est, et la maison Patenaude, sise au 1510, rue Saint-Charles Ouest, sont classées monuments historiques.

Yves Beauchemin, l'auteur du roman le Matou, s'installe à Longueuil. Il ne tarde pas à s'intégrer rapidement et à devenir un leader influent de la communauté.

La tabagie Carignan, qui a pignon devant l'immeuble du Foyer Saint-Antoine, sur la rue Saint-Charles, ferme ses portes. Établie en 1955, elle était devenue le point de rencontre des Longueuillois qui allaient y acheter, après la messe, le Dimanche Matin, La Patrie ou Le Petit Journal.

À Boucherville, la maison Quintal, située au 386, boulevard Marie-Victorin, est déclarée monument historique. La maison Gauthier-dit-Saint-Germain-Decelles, située au 601, boulevard Marie-Victorin, est reconnue comme un bien culturel.

À Saint-Hubert, Bernard Racicot accède à la mairie en remportant la victoire contre Jean-Pierre Brais. De nouvelles personnalités sont élues comme conseillers : Raymond Lampron, Pierre-Paul Ouellet et Jacques Mongeau.

Paul Doré fonde le Club Richelieu de Saint-Hubert, parrainé par le Club Richelieu de Brossard.

À Lemoyne, la bisbille s'empare du conseil municipal, pris à partie par une quarantaine de citoyens; la gestion du maire André Charpentier est fortement remise en cause. On lui reproche d'avoir encaissé un compte de dépenses de 1 800 $ qui n'aurait pas été autorisé. L'affaire ira en Cour supérieure et finalement la Ville de Lemoyne, selon une affirmation du nouveau maire Michel Sicotte, au mois de janvier 1978, aura dépensé plus de 25 000 $ pour récupérer cette somme de 1 800 $.

À Brossard, on ouvre l'école alternative Tourterelle dont les classes sont installées au sous-sol d'une église et dans un centre commercial. L'école sera ensuite établie dans l'édifice de l'ancienne école Saint-Alphonse, puis en 1993 dans une section de l'école Sainte-Claire, au 6175, rue Aumont.

Décès

Charron, René, de la ville de Lemoyne. Il fut le président de Lemoyne construction et un des actionnaires de Laval Transport.

Gendron, Roger, photographe et fondateur du Studio Artiste. Il fut l'un des photographes réguliers du Courrier du Sud pendant de nombreuses années.

Lamarre, Antoine, ancien juge à la Cour provinciale. Il fut président de la Chambre de commerce et directeur du Club Lemoyne, à Longueuil.

Thibault, Antonio, conseiller municipal de Jacques-Cartier, de 1957 à 1960 et de 1963 à 1965, dans le secteur de Longueuil-Annexe.

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