Chroniques de la Rive-Sud 1947-1997

Michel Pratt

 
 

1951- La Rive-Sud continue sa fulgurante explosion démographique

Alors que la guerre de Corée bat son plein en Asie et fait monter la tension déjà haute de la guerre froide entre les puissances capitalistes et communistes, la Rive-Sud continue sa fulgurante explosion démographique. Outre la construction résidentielle, il faut ouvrir de nombreuses écoles pour répondre aux besoins de la clientèle scolaire.

Parmi les nombreuses institutions scolaires construites sur la Rive-Sud, la fondation de l'Externat classique de Longueuil retient l'attention. Ce sont les pères franciscains, établis, en 1945, dans la paroisse de Saint-Jean-Vianney, à Jacques-Cartier, qui fondent ce collège classique. Il est d'abord situé, en 1950, dans l'église de la paroisse de Saint-Jean-Vianney, à l'étage supérieur. Cette institution répond à un besoin urgent de la population étudiante locale qui n'a pas les moyens d'étudier comme pensionnaire au séminaire de Saint-Jean ou de voyager à Montréal pour recevoir une éducation alors indispensable pour quiconque envisage une carrière professionnelle. Les locaux sont évidemment rapidement inadéquats et l'institution est déménagée, l'année suivante, dans un édifice neuf à l'angle du chemin de Chambly et de la rue De Gentilly. L'édifice comprend alors 10 classes, une chapelle et un auditorium. Le directeur de l'institution, le père Flavien Vary, est alors fort apprécié de ses étudiants parmi lesquels on compte notamment l'optométriste Pierre Laverdure. D'autres personnalités connues fréquenteront cette institution; on songe notamment à l'écrivain Pierre Vallières et au cinéaste André Forcier. L'Externat classique devient, en 1967, dans la foulée d'un réforme majeure de l'éducation, le Collège d'enseignement général et professionnel Édouard-Montpetit.

Sur le plan religieux, Mgr Gérard-Marie Coderre devient le second évêque du diocèse de Saint-Jean, poste qu'il occupe jusqu'en 1978 alors qu'il est remplacé par Mgr Bernard Hubert.

À Saint-Hubert, la paroisse Saint-jean-de-la-Lande et dotée d'une modeste église, bénie par Mgr Forget, le 26 mars. Au mois de septembre suivant, l'évêque procède à l'ouverture de la desserte de Saint-Thomas-de-Villeneuve dont on bénira l'église en 1952.

Mgr Coderre décéde en 1993. À Saint-Hubert, la paroisse de Saint-Jean-de-la-Lande est dotée d'une modeste église, bénie par Mgr Forget le 26 mars. Au mois de septembre suivant, l'évêque procède à l'ouverture de la desserte de Saint-Thomas-de-Villeneuve dont on bénit l'église en 1952. À Jacques-Cartier, dans la paroisse de Notre-Dame-de-Fatima, Roland Lafrance succède au curé fondateur Omer Hémond. Le nouveau curé restera en fonction à Fatima jusqu'en 1967.

La direction du Courrier du Sud met en garde ses lecteurs contre une l'intervention possible du gouvernement fédéral dans le secteur de l'éducation qui relève du niveau provincial. La direction entend défendre les compétences du gouvernement du Québec.

À Longueuil, on construit l'école Le Moyne-d'Iberville qui compte alors seulement trois classes. La direction du Courrier du Sud se réjouit que la Commission protestante ait doté cette école anglaise d'un nom qui tienne compte de l'histoire du Québec francophone. En 1954, on ajoute huit classes à l'édifice.

Le nouveau secteur de Saint-Pierre-Apôtre, au sud de la voie ferrée, est en effervescence. On y étend donc le service d'autobus. Le curé Armand Racicot dirige la paroisse de ce quartier depuis un an. Le célèbre chanoine honoraire décède en 1969, alors qu'il est encore curé.

La Société Saint-Jean-Baptiste avait joué un rôle social majeur au tournant du XXe siècle à Longueuil. Elle avait financé, par exemple, dans les années 1910, des cours de diction offerts par Camillien Houde, futur maire de Montréal, ou de musique offerts par le jeune Paul Pratt. La crise économique des années 1930 avait cependant mis un terme à ses activités. En 1951, la Société reprend vie sous la présidence de Roger Côté. Léopold Baillargeon, Hervé Labonté et Conrad Lavoie complètent l'exécutif. Une autre société est également fondée à Montréal-Sud par Bruno Camirand avec le docteur J.-A. Faucher au poste de secrétaire, J. Thibodeau à la vice-présidence et P.-E. Desnoyers à la trésorerie.

Sur le plan économique, la Pratt & Whitney, qui fabrique des moteurs d'avions, construit une importante usine à Jacques-Cartier, sur l'actuel boulevard Marie-Victorin.

Roméo Cyr, propriétaire de Longueuil Taxi et de Taxi Idéal, fonde la compagnie Radio Taxi Union qui regroupe les compagnies Taxi Central, Taxi Dieppe, Taxi Fortin, Taxi Généreux et Longueuil Taxi. Cette fusion leur permet d'être les seuls, à l'époque, à disposer de radios dans leurs voitures.

Sur le plan politique, le maire Paul Pratt est réélu par acclamation à Longueuil. Au conseil municipal, Alfred Doucet et Antonio Lebrun, tous deux membres de l'Ordre de Jacques-Cartier, la " Patente ", organisation secrète vouée à la promotion des Canadiens-français, dominent le conseil. Leur collègue Lionel Cardinal perd cependant son poste lors de l'élection générale.

À Jacques-Cartier, le conseil municipal est composé du maire René Prévost et des conseillers Lucien Bourdon, Hector Desmarchais, Thomas Dubuc, Wilfrid Guimond, Joseph Nobert et Charles Rochon.



Décès

Béique,
Hortensius, député conservateur et unioniste de la circonscription de Chambly, comprenant alors Longueuil, à l'Assemblée législative du Québec, de 1931 à 1935 et de 1936 à 1939.

Charron, Rodrigue, conseiller de la Municipalité de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil de 1933 à 1939.

Colbeck, Abraham, conseiller municipal de Montréal-Sud de 1930 à 1933.

Corbeil, Albéric, troisième curé de la paroisse de Saint-Georges, à Montréal-Sud, du 21 novembre 1918 au mois de septembre 1936.

Héroux, Eugène, fondateur de la compagnie Héroux Industries Ltd, devenue célèbre en construisant le train d'alunissage du module lunaire, lors de l'expédition d'Apollo XI.

Humphreys, Arthur Alfred , conseiller municipal de Montréal-Sud de 1916 à 1924.

Keyworth, A. ,conseiller municipal de Montréal-Sud de 1914 à 1916.

Lespérance, Louis, directeur de la police de la Ville de Longueuil, à la toute fin des années 1930, puis responsable de l'entretien de l'aqueduc.

 

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