1959-
La construction de la voie maritime est terminée
L'année 1959 marque un tournant majeur
dans l'histoire du Québec. Le premier ministre du Québec,
Maurice Duplessis, meurt et on sent immédiatement souffler un
vent de changement. Premier ministre très conservateur, fortement
critiqué par les intellectuels et les syndicats, il aura néanmoins
été l'un des plus fervents défenseurs des droits
du Québec et de son autonomie. Son successeur, Paul Sauvé,
lance le mot historique " Désormais ", soulignant ainsi
la nécessité d'un profond changement social et économique.
La construction de la voie maritime du Saint-Laurent est terminée
et des centaines de navires franchissent maintenant l'écluse
de Saint-Lambert.Le Courrier du Sud change sa politique en matière
éditoriale en ne signant plus les textes. Le nom de Charles-Henri
Dubé, le premier rédacteur en chef, n'apparaît que
dans quelques articles.
Depuis de nombreuses années, les groupes de pression de la Rive-Sud
avaient tenté d'abolir le péage sur les ponts Jacques-Cartier
et Victoria. Ces groupes reçoivent une douche froide lorsque
l'on annonce l'ajout d'une cinquième voie de circulation au pont
Jacques-Cartier, mais qu'on en profite pour instaurer le péage
automatique.
Les maires de dix municipalités de la Rive-Sud indiquent qu'ils
refusent de faire partie d'un régime administratif métropolitain
dominé par la Ville de Montréal.
Mackayville obtient le statut de Cité et change en même
temps de nom : elle devient ainsi la Cité de Laflèche,
nom suggéré par Maurice Duplessis en mémoire d'un
évêque de Trois-Rivières, sa ville natale. Cette
ville est aujourd'hui intégrée à Saint-Hubert.
Arthur Morel y ouvre, sur la rue Mance, un Canadian Tire.
À Saint-Hubert, on ouvre l'école Jean-XXIII, située
sur le boulevard Marie.
À Longueuil, l'entrepôt de la manufacture de chandelles
Lasnier, la plus ancienne du Canada, à l'angle de la rue du Bord-de-l'Eau
et de la rue Saint-Antoine, est détruit par le feu et les dommages
sont évalués à 75 000 $.
Sur le plan des loisirs, Jean-Pierre Hardy, aujourd'hui devenu un notaire
influent, organise le premier d'une série de carnavals d'hiver.
Jean-Louis Rameau fonde la chorale de Saint-Pierre-Apôtre. Cette
chorale est surtout active lors des messes dominicales et des fêtes
liturgiques dans la paroisse.
Sur le plan municipal, à Longueuil, tout le conseil est élu
par acclamation; il est composé du maire Paul Pratt, qui obtient
ainsi un treizième mandat consécutif, et des conseillers
Eugène Chénier, Germain Lefrançois et Gaston Véronneau.
Sur le plan scolaire, on agrandit l'école Saint-Georges, située
à l'angle nord-est du chemin de Chambly et de la rue Saint-Charles.
Sur le plan économique, Benoît Francoeur fonde un salon
funéraire sur la rue Saint-Charles.
À Saint-Lambert, les citoyens fondent leur caisse populaire,
sur la rue Lorne. On procède par ailleurs à l'ouverture
d'une épicerie de grande surface IGA, sur la rue Victoria.
Sur le plan religieux, Mgr Coderre procède à la création
de la paroisse de Saint-Thomas-d'Aquin.
À Jacques-Cartier, la première piscine de la ville, nommée
Saint-Pie-X, est inaugurée derrière le centre commercial
Jacques-Cartier.
On fonde la caisse populaire de Fatima. Jules Gadbois est élu
président et Léo Boudreau nommé gérant.
Les locaux sont alors situés au sous-sol de l'école Notre-Dame-de-Fatima.
Pierre Mercure inaugure le premier «lave-auto» de la Rive-Sud, à
l'angle des boulevards Taschereau et Curé-Poirier.
Les Clercs de Saint-Viateur établissent l'Institut Louis-Braille,
pour handicapés visuels, sur la rue Beauregard, dans l'édifice
autrefois occupé par la Maison familiale Saint-Joseph.
On construit, dans le quartier de Fatima, l'école Marie-Victorin,
sur la rue Limoges. On fonde aussi l'école St. Mary, la
première école anglophone de la cité de Jacques-Cartier.
Les étudiants de cette école déménagent
à maintes reprises avant de s'établir définitivement,
en 1979, dans le même édifice que l'école Jean-de-Brébeuf.
Dans la paroisse de Saint-Charles-Borromée, Robert Provost remplace
le curé Léo Lamarre. Il conserve ce poste jusqu'en 1967.
Dans la paroisse de Saint-Jude, Lucien Gagnon remplace le curé
Robert Provost. Il occupe ce poste jusqu'en 1975.
À Montréal-Sud, l'église anglicane St. Oswald,
à l'angle des rues La Salle et Benjamin-Constant, est détruite
par le feu. L'église sera de nouveau ravagée par des incendies
en 1979 et 1990.
La caisse populaire de Montréal-Sud occupe un édifice
neuf sur la rue Sainte-Hélène, à l'angle sud-est
de la rue Carrol, aujourd'hui nommée Chapais. Le bâtiment
est conçu par la firme d'architectes Larose, Larose, Laliberté
et Petrucci.
Décès
Girouard, J.-J., fondateur de la quincaillerie
de Saint-Lambert qu'il exploita pendant 35 ans. Il fut également
chevalier de Saint-Sylvestre et un membre très dynamique des
sociétés de Saint-Vincent-de-Paul, ayant contribué
à la fondation de 14 conférences dans la région.
1960
Le Québec entre dans sa Révolution
tranquille avec l'élection d'un gouvernement libéral,
sous la direction de Jean Lesage. L'équipe ministérielle,
dite du tonnerre, est notamment composée de René Lévesque
et de Paul Gérin-Lajoie. Dans la circonscription de Chambly,
le candidat libéral Robert Théberge remporte de justesse
le siège en récoltant 25 921 votes contre 25 322 pour
son opposant de l'Union nationale, Jean Bruneau.
Longueuil fête le jubilé d'argent à la mairie de
Paul Pratt. Les fêtes sont, dans les circonstances, grandioses:
visite de toutes les écoles de Longueuil, tant anglaises que
françaises, et des terrains de jeux, signature du livre d'or,
parade dans les rues de la ville, concert au parc Paul-Pratt, feu d'artifice,
messe pontificale à l'église Saint-Antoine et buffet pour
500 convives à l'Externat classique de Longueuil.
Émile Bouchard, ancien capitaine du club de hockey Les Canadiens
de Montréal, amorce sa carrière de conseiller municipal.
Sur le plan scolaire, on ouvre l'école Saint-Antoine, construite
à l'angle du chemin de Chambly et de la rue Saint-Charles par
Marcel Rivest, selon les plans de l'architecte Marc Cinq-Mars.
Sur le plan religieux, le curé fondateur de la paroisse de St.
Clare, Lionel Sullivan, est remplacé par Christian Spinella.
Ce dernier occupe cette fonction jusqu'en 1970.
Sur le plan économique, la Caisse populaire de Longueuil construit
son siège social, à l'angle du chemin de Chambly et de
la rue Saint-Charles.
Sur le plan des loisirs, le club Optimiste de Longueuil prend la relève
du Jeune commerce de Longueuil pour organiser le second carnaval d'hiver.
Le centre nerveux des activités se situe au parc Saint-Jean-Baptiste
où on a construit un palais de glace. La présence d'une
mascotte qu'on appelait "le bonhomme carnaval", le défilé
de chars allégoriques et l'élection d'une reine ne sont
que quelques-unes des particularités de ces festivités.
Hélène
Villeneuve et Suzanne Sigouin fondent Les Mutins de Longueuil.
Ce groupe, spécialisé dans la danse folklorique, connaîtra
une carrière impressionnante en se produisant à de nombreuses
émissions de télévision et en donnant des spectacles
en France, aux États-Unis et au Mexique.
À Jacques-Cartier, Léo-Aldéo Rémillard surprend
tous les analystes en remportant une convaincante victoire. Il récolte
en effet 3 019 votes contre 1 494 pour le maire sortant Joseph-Louis
Chamberland, et 1 085 pour Germain Bertrand, qui était appuyé
par le Courrier du Sud. Le nouveau maire récolte donc
plus de votes que ses deux adversaires réunis. Les autres conseillers
municipaux sont Thomas Dubuc, Jean-Paul Tousignant, René Prévost,
Rosaire Clavette, Robert Meunier et Lorenzo Defoy.
Le nouveau maire s'objecte radicalement à toute tentative de
la Ville de Longueuil d'annexer le quartier du domaine Bellerive, à
l'est de l'Externat classique de Longueuil. Il s'engage dans une vaste
opération de construction de trottoirs et d'asphaltage des rues.
Finalement, la Cité procède à la construction d'un
garage municipal sur le boulevard Curé-Poirier, et à l'agrandissement
de son hôtel de ville et de son usine de filtration.
Sur le plan scolaire, on ouvre, dans le secteur de la paroisse de Saint-François-de-Sales,
l'école Saint-Romain et, dans le secteur de la paroisse de Sacré-Coeur,
l'école Samuel-de-Champlain.
Sur le plan religieux, le curé de la paroisse de Sainte-Louise-de-Marillac,
Jean-Charles Côté, meurt dans un accident. Il est remplacé
par Jean-Louis Bourdon. Dans la paroisse de Saint-Jean-Vianney, le curé
Adolphe Provost est remplacé par Jean-Louis Benjamin Rodrigue.
Ce dernier occupe cette fonction jusqu'en 1963.
À Greenfield Park, sur le boulevard Taschereau, la firme Désourdy
entame les travaux de construction de l'hôpital Charles-LeMoyne.
On procède également à la levée de la première
pelletée de terre pour la construction de la salle de quilles
Champion Lanes.
À Montréal-Sud, les citoyens se prononcent en faveur l'annexion
par la Ville de Longueuil. D'autre part, le cinéma Dieppe, situé
sur la rue Sainte-Hélène, est rasé par un incendie.
À Laflèche, cité aujourd'hui intégrée
à Saint-Hubert, l'intérieur de l'église de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
est complètement détruit par le feu.
Sur le plan scolaire, on inaugure l'école Maurice-L.-Duplessis,
rue Windsor.
À Saint-Lambert, Mgr Coderre bénit l'église anglo-catholique
St. Francis of Assisi.
Décès
Bourdon, Lucien, conseiller municipal
de Jacques-Cartier, dans le quartier du Parc Sainte-Hélène,
de 1951 à 1954, et de 1957 à son décès en
1960.
Bourgault, Armand, résidant de Saint-Lambert et fondateur
de la laiterie Victoria. Il fut aussi vice-président de la compagnie
Chambly Transport, marguillier de la paroisse de Saint-Thomas d'Aquin
et membre des Chevaliers de Colomb et du club Lemoyne.
Bousquet, Paul-Émile, conseiller municipal de Montréal-Sud
de 1958 à 1960.
Chalmers, W.C., conseiller municipal de Montréal-Sud en
1954.
Côté, Jean-Charles, curé fondateur de la
paroisse de Sainte-Louise-de-Marillac, en fonction depuis 1954.
Duquette, François-Xavier, conseiller municipal de Montréal-Sud
de 1906 à sa démission, en 1907, et de 1909 à 1913.
Il fut aussi commissaire scolaire à la commission scolaire Saint-Jean-Baptiste
de Montréal-Sud en 1904. Il fut maître de poste sur la
rue Sainte-Hélène.
Kerwin, W.F., conseiller municipal de Montréal-Sud de
1922 à 1928.
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