Chroniques de la Rive-Sud 1947-1997

Michel Pratt

 
 

1971- La tempête de neige du siècle: deux Longueuillois perdent la vie

Pour plusieurs, la journée la plus mémorable est celle du 4 mars alors que la tempête de neige "du siècle" paralyse toute la région métropolitaine. Le poste de radio local CHRS diffuse alors pendant la soirée, pour la première fois depuis sa fondation en 1956. Plus de 200 personnes trouvent refuge à l'hôtel de ville, et certaines personnes doivent même coucher sur les lieux; deux personnes de Longueuil perdent la vie dans leur voiture.

Le décès du ministre Pierre Laporte provoque une nouvelle élection, au mois de février 1971, dans la circonscription de Chambly. Jean Cournoyer, du Parti libéral, n'a aucune difficulté à vaincre Pierre Marois par 22 644 votes contre 11 452. M. Cournoyer profite notamment du vote massif des électeurs anglophones de Saint-Lambert et de Greenfield Park.

La Ville de Longueuil se jumelle à la ville de Loja, en Équateur. Elle s'était déjà jumelée à Whitby, en Ontario, et à La Fayette, en Louisianne. Précisons que le maire Robidas est alors le vice-président de la Fédération mondiale des villes jumelées.

Le conseil municipal engage, en lui versant 3 000 $ d'honoraires et 500 $ de frais, Robert Rumilly, pour qu'il écrive l'Histoire de Longueuil.

Le conseil municipal institue la Commission d'urbanisme et d'aménagement du territoire de la Ville de Longueuil et confie au conseiller Jean-Jacques Lemieux la présidence de l'organisme. Ce dernier démissionne cependant rapidement de son poste et est remplacé par le conseiller Jacques Bouchard. Le conseil donne son accord au développement du parc Marie-Victorin.

Le 14 août, Jean-Jacques Lemieux démissionne de son poste de conseiller municipal. L'équipe Robidas tente de faire nommer, sans élection, Albert Faucher, candidat défait du quartier no 4 en 1970. Les conseillers Fernand Bouffard, Gilles Leduc, Auguste Briand et Guy D'Amour s'opposent à cette nomination et des élections doirent avoir lieu le 6 février 1972.

Le policier Paul Charron, qui fut chef de police de Longueuil, de 1956 à 1963, et de la Cité de Jacques-Cartier, de 1963 à 1969, prend sa retraite comme adjoint du chef de police.

Des fouilles archéologiques sont effectuées sur le chemin de Chambly pour tenter de repérer les fondations du château construit en 1695 par Charles Le Moyne fils. Les coûts s'élèvent à 6 531 $, dont 5 765 $ financés par le ministère des Affaires culturelles, et le reste par la Ville.

Le monument à la mémoire des soldats qui ont participé, le 19 août 1942, au raid de Dieppe est dévoilé à la Place Charles Le Moyne, en face de la station de métro. Le monument, financé à moité par la Ville, coûte 10 000 $. Un autre monument, le Calvaire normand, sorte de croix de chemin, est également dévoilé le 29 août. Installé à l'angle du chemin de Chambly et de la rue Saint-Charles, il a été donné par André Grenier, un résidant de la ville de Longueil, en France. Finalement, un canon, don de la Légion canadienne, est installé dans le parc situé entre les rues Frontenac, Lavallée et Curé-Poirier.

L'Office municipal d'habitation de Longueuil s'installe dans l'ancien Bureau d'enregistrement, à l'angle de la rue Guillaume et du chemin de Chambly. Cet édifice, propriété de la Ville de Longueuil depuis 1969, est aujourd'hui occupé par la Société historique du Marigot. Le conseil l'autorise également à procéder à la construction, selon les plans de l'architecte André Boudrias, de 24 logements pour personnes âgées dans le secteur du chemin de Chambly, entre les rues Saint-Laurent et Sainte-Elizabeth, le projet Oasis, et de 24 autres dans le secteur des rues Front et Brébeuf.

L'aréna Jacques-Cartier change de nom pour celui de Colisée Jean-Béliveau pour souligner le 500e but du joueur de centre, résidant de Longueuil, qui devient le premier joueur de la Ligue nationale à réussir cet exploit, à cette position. Le conseiller Paul-Auguste Briand s'oppose à cette nomination en argumentant qu'il désire maintenir le nom de Jacques-Cartier par sentimentalité envers l'ancienne ville.

L'année 1971 est marquée par la fondation de la Société d'histoire de Longueuil présidée par Charles-Édouard Millette. Odette Lebrun, alors conservatrice du musée Charles Le Moyne, joue aussi un rôle majeur lors de la fondation de cette société.

Sur le plan économique, le centre commercial Place Désormeaux, situé sur le chemin de Chambly, ouvre ses portes au mois de mai.

Sur le plan religieux, René Perron succède à Maurice Laforest, comme curé de la paroisse de Saint-Pierre-Apôtre. Il conserve ce poste jusqu'en 1980.

Le maire de Boucherville, Clovis Langlois, est élu président de l'Union des municipalités du Québec.

Yvon L'Heureux, ancien maire de Beloeil, est élu député de la circonscription de Chambly, en remplacement de Bernard Pilon, décédé en fonction.

Gérard Philipps, maire de Laflèche, ville aujourd'hui intégrée à Saint-Hubert, quitte son poste après dix années de politique active dans le secteur municipal. Il n'est pas remplacé puisque Laflèche se fusionne avec Saint-Hubert. On inaugure, au 3875, boulevard Grande-Allée, à Laflèche, la polyvalente Mgr-Alphonse-Marie-Parent, ainsi nommée en l'honneur de l'ancien président de la commission qui publia son célèbre rapport sur l'éducation, en 1964. Cette polyvalente s'adresse actuellement tant aux étudiants du secteur de Laflèche que de la ville de LeMoyne.

La municipalité de Verchères et la Municipalité de la paroisse de Verchères fusionnent.

À Brossard, on inaugure l'aréna Michel-Normandin.

Décès

Bériault, Raymond-J., directeur du développement industriel de Longueuil, à l'âge de 54 ans.

Laforest, J.-Henri, fondateur d'un magasin de chaussure bien connu sur la rue Sant-Charles, à Longueuil. Il fut aussi secrétaire du Cercle Lacordaire, membre du Club des Francs et de la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

Lecavalier, Marcel, curé de la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul depuis 1966. Il fut responsable des loisirs, à Jacques-Cartier, au début des années 1960.

Prévost, René, ancien maire de Jacques-Cartier de 1949 à 1954.

1972

L'élection fédérale du 30 octobre domine la scène politique. Le Parti libéral du Canada fait élire un gouvernement minoritaire. Sur la scène locale, la situation est intéressante. Si Jacques Olivier remporte très aisément la palme, les créditistes font une percée telle qu'ils
devancent le candidat conservateur, et maire de Longueuil, Marcel Robidas. Le résultat se lit comme suit: Jacques Olivier : 22 129 votes, Émile Vadeboncoeur, âgé de 82 ans, 12 091 votes et Marcel Robidas 6 754 votes. Il s'agit alors d'une cuisante défaite du maire qui en perdit même son dépôt. Le maire Robidas connut également une année difficile sur le plan municipal, devant affronter une grève des cols bleus et devant faire face à une forte impopularité due à une augmentation substantielle (36,3 %) de la taxe foncière.

Suite à la démission de Jean-Jacques Lemieux comme conseiller du quartier no 1, pour occuper un poste de la fonction publique fédérale à Ottawa, le jeune notaire Pierre Tardif se fait élire en remportant 1 514 votes contre 1 359 pour Jacques Laplante, 779 pour Gilles Déry, 545 pour Jacques Carpentier, 118 pour André Poirier et 18 pour Alphège Gaudette.

Le conseil remplace le directeur de police Pierre Messier qui avait été nommé directeur du service de la police lors de la fusion des cités de Jacques-Cartier et de Longueuil. Son adjoint, Michel St-Jean, le remplace jusqu'en 1975.

Le maire se voit retirer sa limousine "Chrysler" et son chauffeur, compte tenu de la situation déficitaire de la Ville. Le maire bénéficiait de ce service depuis une année; en principe, les conseillers pouvaient également utiliser cette limousine.

La Ville procède à la construction de l'aréna Jacques-Cartier, dans le secteur des rues Sainte-Hélène, de Lorimier et Édouard. L'édifice, construit au coût de 4 000 000 $, comporte une patinoire de 200 pieds par 85, et des gradins d'une capacité de 450 places. Il ne faut pas confondre cet édifice avec le Colisée Jean-Béliveau qui porta le nom d'aréna Jacques-Cartier, à l'origine. C'est Paul-Auguste Briand qui proposa l'appellation du nouvel édifice.

Le conseil adopte une résolution décrétant l'addition d'un second étage au métro de Longueuil, au coût de 1 300 000 $. Cet étage sera construit par J. R. Robillard, selon les plans de l'architecte Marc Cinq-Mars.

Su le plan scolaire, l'école Adrien-Gamache, de 24 classes, est inaugurée le 28 mai, au 2375, rue Lavallée, dans le secteur de la paroisse du Sacré-Coeur-de-Jésus.

Le collège Édouard-Montpetit est agrandi, au coût de 5 380 000 $, pour le campus principal de Longueuil, et de 4 526 000 $ pour le campus de l'aérotechnique. Le campus de l'aéronautique est inauguré le 13 novembre.

Les commission scolaires de Longueuil, de Boucherville et de Saint-Lambert sont désormais unies en vertu d'une loi provinciale. Ils établissent leur siège social sur la rue Lorne, à Saint-Lambert, sous le nom de Commission scolaire Saint-Exupéry.

Sur le plan social, on assiste à la fondation de nouveaux organismes: le conseil de la santé et des services sociaux de la Montérégie, l'Association des locataires de Longueuil et Vie nouvelle.

Dans le secteur immobilier, le groupe Mercille construit les édifices Roussillon et Neuville Sud.

À Brossard, la banque Toronto-Dominion s'installe sur le boulevard Matte. À Saint-Hubert, la Banque Royale ouvre une succursale.

Des élections municipales donnent au maire de Saint-Hubert, Aldas Boileau, une équipe majoritaire, mettant ainsi fin à la tutelle provinciale que le maire avait lui-même sollicitée face à la paralysie du conseil.

Le Courrier du Sud accueille dans ses rangs le chroniqueur Gaston Labadie qui écrira, jusqu'à son décès, en 1975, une chronique historique,"Le recherchiste".


Décès

Charland, Sylva, maire de Montréal-Sud de 1958 à 1961.

Gamache, Adrien, curé fondateur, en 1946, de la paroisse du Sacré-Coeur-de-Jésus.

 

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