Il y a 8000 ans, à la période du Paléoindien, le territoire géologique de la région de Longueuil commence à se façonner. Longueuil est située sur de basses terres formant une partie de la plaine montérégienne. De petites collines, comme le mont Saint-Bruno, émergent de ce territoire plat de façon isolée. Des arbres, tels les érables et les bouleaux, font leur apparition. C'est à ce moment-là qu'une présence humaine, peu nombreuse et composée principalement de chasseurs et de pêcheurs, est crédible.

L'environnement que connurent les premiers explorateurs européens remonte à environ 2500 - 3000 ans, à la période du Sylvicole inférieur. Les Amérindiens utilisent alors l'arc et la flèche et ils fabriquent de la poterie en céramique. Les fouilles archéologiques attestent de l'existence, déjà à cette période, de la pipe en pierre.


Vers les années 1200, pendant la période du Sylvicole supérieur, des regroupements amérindiens s'installent, de façon de plus en plus permanente, dans la vallée du Saint-Laurent, entre les actuelles villes de Québec et de Montréal. On introduit dans ces petits villages la culture de la courge, du maïs et du haricot, et comme on a découvert des spécimens de pipes en céramique, certainement du tabac. On broie, en se servant d'une meule de pierre plate, le maïs séché pour en faire de la farine. Par ailleurs, la pêche à l'anguille est importante. Les Iroquoiennes font de la très belle poterie en céramique. Elles s'occupent aussi de l'agriculture, de la cueillette des fruits, de la

Portrait de Sa Ga Yeath Qua Pieth Tow, chef civil de la Ligue iroquoise des Cinq-Nations, en 1710.

Portrait de Sa Ga Yeath Qua Pieth Tow,
chef civil de la Ligue iroquoise
des Cinq-Nations, en 1710.

Huile sur toile de Jan Verelst. Archives
nationales du Canada, C-92419.

préparation des repas, de la confection des vêtements et de l'éducation des enfants. Les hommes s'occupent de la construction des habitations, de la chasse, de la pêche et, s'il y a lieu, de la guerre.


Les Iroquoiens du Saint-Laurent dominent la région du territoire d'Hochelaga (Montréal). Les Hochelaguiens vivent dans des maisons longues qui logent, aux extrémités du bâtiment, plusieurs familles. La dimension de ces habitations, d'une moyenne de six mètres de largeur par 20 mètres de longueur, permet notamment d'y entreposer les canots, pendant l'hiver. Près du centre de l'habitation, deux familles se partagent un foyer. Il n'y a pas de cheminées, mais une sortie pour chaque foyer est faite sur le toit. Ainsi, s'il y a quatre sorties de fumée, on peut en conclure que la maison longue loge huit familles. Près des foyers, on y plante souvent des pieux pour y attacher des peaux et les faire sécher. Les entrées sont situées à chaque extrémité de la maison. L'hiver, ces entrées sont recouvertes de peaux d'animaux. Près de chaque entrée, il y a un espace réservé à l'entreposage de la nourriture. À l'intérieur, on creuse aussi de petits fossés pour y entreposer d'autres réserves de nourriture. Les maisons longues ne disposent d'aucune fenêtre. Des bancs longent les murs. Les maisons longues, construites surtout avec de l'écorce d'orme, peuvent durer environ 20 ans. C'est surtout au printemps qu'on construit ces maisons pour profiter de la plus grande flexibilité du bois. Ces maisons longues demeurent le modèle d'habitation des Mohawks jusqu'à la Conquête britannique.

Le village iroquoien est normalement situé sur un plateau pour offrir une meilleure vue sur les déplacements effectués sur le fleuve et pour éviter les inondations du Saint-Laurent au printemps. Le village est entouré de palissades pour se protéger des animaux sauvages, des attaques des ennemis et des tempêtes de neige. Les champs de maïs sont, la plupart du temps, situés à l'extérieur des palissades. Le village est également situé à proximité d'un cours d'eau important. L'eau est en effet indispensable pour les boissons, la cuisson, la pêche et le transport. Le canot constitue le moyen de transport privilégié lorsque les eaux ne sont pas gelées: son revêtement d'écorce d’orme le rend léger et facilite le portage, d'autant plus que sa forme est plutôt élancée. L'hiver, on a recours aux raquettes et aux toboggans pour se déplacer sur la neige.

La population amérindienne, en Nouvelle-France, est plutôt dispersée et les ressources dont elle a besoin, tout autant.

Le village est situé à proximité d’un cours d’eau et il est protégé par une clôture de pieux.

Le village est situé à proximité d’un cours d’eau et
il est protégé par une clôture de pieux.

Graphisme inspiré d’un dessin d’Ivan Kocsis
pour le Royal Ontario Museum.
Graphisme Benoît Martel.
© Société historique et culturelle du Marigot.