On voit apparaître dans la seconde moitié du XIXe siècle de plus en plus d'industries sur la Rive-Sud. À Longueuil, ce sont surtout des fonderies.


Cette fonderie est fondée, en 1844, par Isaac Manning et Ezra Wingate, sur une concession qui s'étend le long de la rue Sainte-Élizabeth, du côté sud, de la rue Saint-Alexandre à la rue Grant. Isaac Manning vend cependant ses actions à son partenaire, dès le début de l'année suivante. William Manning prend le contrôle de la compagnie au début des années 1850. Il est déjà en affaires depuis 1838 à Montréal, où il fabrique des modèles de poêles assez sophistiqués. Étienne Patenaude en fait par la suite l'acquisition. En 1857, la fonderie est louée à la compagnie Cusson et Courtois, mais dès 1858, elle est vendue à J.-Louis Vincent. Celui-ci quitte l'établissement, en 1861, et s'associe à Louis Courtois pour fonder une nouvelle fonderie, à l'angle des rues Saint-Alexandre et Sainte-Élizabeth. Le docteur Hector Mignault devient propriétaire de la Fonderie canadienne de Longueuil dans les années 1870. Alfred Cusson l'achète par la suite, mais, après avoir transformé le bâtiment, celui-ci est ravagé par un incendie, en 1888.


Fondée en 1861, par Louis Courtois et J.-Louis Vincent, cette fonderie est située à l'angle des rues Saint-Alexandre et Sainte-Élizabeth. D'après Jodoin et Vincent, « on employa l'un des ateliers de Saint-Lambert... qui avait servi à l'exécution du pont Victoria. » Le docteur Gédéon Larocque en fait l'acquisition au cours des années 1870. Elle passe ensuite aux mains de M.-A. Jodoin, puis au début des années 1880, à celles de l'Américain Hubert R. Ives, qui avait acquis la City Foundry, en 1852.


Propriété de Joseph Dubuc et d'Alphonse Brissette, dans les années 1870, la fonderie est située sur la rue Guilbault.


Établie rue Saint-Jacques, à l'angle de la rue Sainte-Élizabeth, la fonderie fabrique, jusqu'en 1910, des produits en acier de marques Select et Royal.


Celle-ci s'installe, en 1919, à l'angle des rues Saint-Jacques et Sainte-Élizabeth. Elle acheta, en 1930, la Walmsley, qui occupe alors les locaux aujourd'hui utilisés par la Pratt & Whitney. Cette firme fabrique des canons antichars au début des années 1940.


Fondée en 1918 par Léon Daigneault, à l'angle des rues Sainte-Élizabeth et Saint-Alexandre, la fonderie produit notamment des charrues pour la Ville de Longueuil. En 1950, le fils de Léon, Raymond, qui avait pris la relève, déménage l'entreprise sur la rue Saint-Jean, côté ouest, entre l'ancienne voie ferrée et la rue LeMoyne. Pierre, le fils de Raymond, et son fils Sylvain, sont forgerons comme leurs ancêtres.


Dernier bastion des anciennes forges du Vieux-Longueuil, la fonderie est située rue Sainte-Élizabeth, du côté sud, entre les rues Saint-Alexandre et Saint-Jacques; elle subit ses dernières modifications majeures en 1979, puis est acquise par les Ateliers de fabrication R. Y. inc. qui y demeurent jusqu'en 1987. Le déménagement de l'entreprise met fin au zonage d'exception qui prévalait à cet endroit.


Cette fonderie est en activité de 1911 à 1920, à l'angle des rues Saint-Jacques et Sainte-Élizabeth.


On a extrait des répertoires Lovell pour les années 1881 à 1930 et du répertoire Marchand pour l’année 1874, la liste des habitants de la Ville de Longueuil de 1874 à 1930. On a ensuite noté leur métier pour en faire le décompte. Il s'agit des gens qui résident à Longueuil mais qui ne travaillent pas tous nécessairement à Longueuil.

Pendant cette période, on constate que le secteur hôtelier, très solide dans les années 1850, est en décroissance au début du XXe siècle. Les postes administratifs, comme celui de comptable, sont en progression de même que ceux des services (commis). Le secteur le plus représenté, à toutes les époques, demeure celui des travailleurs spécialisés. C'est un secteur qui connaît une évolution en dents de scie, mais qui se maintient entre 11 et 13%, exception faite de l'année 1891.

Le grand nombre de notaires à Longueuil, en 1874, est étonnant. Il connaît cependant un ralentissement marqué par la suite. Certains postes spécialisés comme ceux de menuisier et de maçon sont en décroissance significative.

On notera également qu'un des très rares métiers occupés par des femmes, à l'époque, celui de couturière, disparaît complètement.


Variation des métiers à Longueuil 1874-1930
 
  Métier 1874 % 1891 % 1901 % 1911 % 1921 % 1930 %
Boucher 21 3 ,0 16 3 ,7 14 3 ,0 14 2 ,5 9 1 ,0 13 1 ,4
  Boulanger 11   1 ,6 7   1 ,6 9   1 ,9 9   1 ,6 7   0 ,8 7   0 ,7
Charpentier 5 0 ,7 14 3 ,3 11 2 ,3 11 2 ,0 29 3 ,3 28 3 ,0
  Charretier 41   6 ,0 9   2 ,1 11   2 ,3 23   4 ,2 10   1 ,1 7   0 ,7
Commerçant 31 4 ,5 27 6 ,3 39 8 ,4 57 10 ,0 36 4 ,1 41 4 ,4
  Commis 22   3 ,3 12   2 ,8 18   3 ,9 42   7 ,7 64   7 ,3 56   6 ,1
Comptable 6 0 ,8 12 2 ,8 10 2 ,1 7 1 ,2 32 3 ,6 30 3 ,2
  Cordonnier 15   2 ,0 8   1 ,8 5   1 ,0 5   0 ,9 6   0 ,6 6   0 ,6
Couturière 14 2 ,0 2 0 ,4 9 1 ,9 5 0 ,9 3 0 ,3 0 0 ,0
  Épicier 6   0 ,8 8   1 ,8 12   2 ,6 12   2 ,2 17   1 ,9 17   1 ,8
Forgeron 15 2 ,2 3 0 ,7 9 1 ,9 7 1 ,2 7 0 ,8 8 0 ,8
  Hôtelier 15   2 ,2 3   0 ,7 5   1 ,0 7   1 ,2 4   0 ,4 6   0 ,6
Journalier 90 13 ,3 79 18 ,6 71 15 ,0 61 11 ,2 116 13 ,2 102 11 ,1
  Machiniste 2   0 ,2 2   0 ,4 12   2 ,6 9   1 ,6 28   3 ,2 43   4 ,6
Maçon 12 1 ,7 9 2 ,1 7 1 ,5 12 2 ,2 3 0 ,3 1 0 ,1
  Médecin 5   0 ,7 5   1 ,1 4   0 ,8 5   0 ,9 10   1 ,1 6   0 ,6
Menuisier 44 6 ,5 19 4 ,4 28 6 ,0 22 4 ,0 12 1 ,3 13 1 ,4
  Mouleur 24   3 ,5 2   0 ,4 23   4 ,9 18   3 ,3 24   2 ,7 24   2 ,6
Notaire 11 1 ,6 7 1 ,6 5 1 ,0 5 0 ,9 2 2 ,2 3 0 ,3
  Pêcheur 10   1 ,4 11   2 ,5 4   0 ,8 3   0 ,5 0   0 ,0 0   0 ,0
Peintre 15 2 ,2 6 1 ,4 12 2 ,6 15 2 ,7 21 2 ,4 32 3 ,4
  Autres 263   38 ,9 163   38 ,4 143   31 ,0 193   35 ,6 459   52 ,5 475   51 ,7
Nombre 678 424 461 542 874 918

Finalement, le nombre de machinistes est en expansion. D’ailleurs, il deviendra encore plus important après les années 1930 avec le développement de l'industrie aéronautique.

Cette compagnie, fondée en 1888 à New York par Lewis Edson Waterman, est l'une des plus importantes dans le domaine de la fabrication des stylos plume.

L'usine de Saint-Lambert est construite en 1908 par Alphonse Gravel. En 1920, on ajoute une aile au bâtiment, la superficie de travail atteignant alors plus de 7 600 mètres carrés.

À partir du milieu des années 1920, l'entreprise subit cependant la vive concurrence de la compagnie Sheaffer, puis à la fin des années 1930, de la compagnie Parker.

En 1954, la Waterman ferme ses portes aux États-Unis.

L’usine Waterman à Saint-Lambert, en 1913.

L’usine Waterman à Saint-Lambert, en 1913.
Carte postale. Collection Michel Pratt.


La compagnie lambertoise fait faillite en 1964 et est rachetée par une nouvelle compagnie, la Waterman Canada. L'usine n’utilise qu'une partie de l'édifice. Elle ferme ses portes en 1972. La Waterman fut la plus importante industrie de l'histoire de Saint-Lambert.


Cette laiterie est l'une des plus importantes de la Rive-Sud dans les années 1950. Elle dessert un vaste territoire.


Cette compagnie fabriquait de la farine de viande. Elle est l'une des rares industries à s'être implantée sur le territoire de LeMoyne, plus particulièrement dans le secteur de Saint-Maxime. Elle fut active surtout dans les années 1950.


Une des plus importantes firmes d'entrepreneurs généraux de Longueuil et de l'ancienne ville de Jacques-Cartier, la compagnie Désourdy est fondée en 1949 par Roland Désourdy. En 1950, Marcel se joint à son frère Roland et, en 1953, il devient le pionnier de l'implantation de l'entreprise Désourdy sur la Rive-Sud. Le chiffre d'affaires atteint alors environ 1,5 millions de dollars. En 1964, il se chiffre à 36 millions de dollars. La compagnie Désourdy s'illustre, entre autres, lors de la construction de l'hôpital Charles-Le Moyne, de l'Exposition universelle de 1967, de la construction du Stade olympique de Montréal, du développement hydroélectrique du territoire de la baie James.

À Longueuil, la firme Désourdy obtient les contrats de la construction et de la rénovation du motel La Barre 500, du bureau de poste du boulevard Sainte-Foy, de l'école Gérard-Filion, de l'église de la paroisse du Sacré-Coeur-de-Jésus et de l'usine de filtration de la Cité de Jacques-Cartier. Elle s’implique en plus dans le secteur du développement résidentiel.


En 1913, Longueuil se réjouit de l'implantation, dans la Municipalité de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil, de l'industrie anglaise Armstrong Whitworth qui emploie alors, en Angleterre, 25 000 travailleurs à Newcastle et 5 000 autres à Manchester. La compagnie, sous la présidence de Furness Clarke, obtient du conseil municipal un contrat l'exemptant de taxes pour 20 ans tout en obtenant gratuitement 2 000 gallons d'eau par jour. Elle ouvre officiellement ses portes au mois de décembre 1914. La compagnie est très diversifiée puisqu'elle produit de simples vis jusqu'à des navires de guerre. À Longueuil, elle se consacre à la fabrication de roues en fonte pour les wagons de chemin de fer et à la fabrication de caissons pour les obus. Elle produit également certaines parties des carabines Ross. Elle tente de créer une atmosphère familiale pour ses 600 employés en organisant différents concerts donnés par ses employés à l'hôtel de ville ou encore en organisant des compétitions sportives. La compagnie ferme ses portes en 1922. Une autre compagnie anglaise, la Charles Walmsley, spécialisée dans la fabrication d'équipements destinés aux usines de papier, occupe alors les bâtiments. En 1928, elle loue une partie de l'édifice à la Pratt & Whitney et quitte Longueuil en 1930, alors que la Dominion Engineering prend la relève jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.


Filiale de la compagnie américaine Fairchild, dont le siège social se situait à Long Island, dans l'État de New York, la compagnie ouvre officiellement ses portes le 5 septembre 1930, sur le chemin du Bord-de-l'Eau, emplacement qu'occupera plus tard la boulangerie Weston. Même si l'usine de 11 582 mètres carrés est située dans les limites de la Municipalité de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil, ce sont surtout les conditions d'approvisionnement en eau offertes par la Ville de Longueuil qui incitent la compagnie à choisir cet emplacement qui offre, de plus, la proximité de Montréal, de l'aéroport de Saint-Hubert et de la compagnie Pratt & Whitney Canada. Son président, James Young, assiste d'ailleurs à l'inauguration officielle de l'entreprise. Cette firme posséde une base d'hydravions comprenant un kiosque, un chemin de ciment, des grues pour soulever les avions et un yacht pour les réparations. Elle a également un aéroport de quatre pistes de 579 mètres de longueur et de 61 mètres de largeur aboutissant à un cercle de 213 mètres de diamètre. En 1934, le commandant italien Italo Balbo et sa flotte de 24 hydravions y font escale. Dans les années 1930, la firme fournit du travail à 180 personnes. En 1941, le duc de Kent visite l'usine qui fabrique alors des bombardiers Bolingbroke. Cette année-là, la firme engage plus de 4 000 ouvriers. Le retour de la paix, au milieu des années 1940, entraîne pour la compagnie une dure récession: la tentative de reconversion de l'entreprise en une fabrique de maisons usinées n'a pas de succès et elle doit vendre l'édifice à la boulangerie Weston.


Profitant de la proximité de l'aéroport de Saint-Hubert, la compagnie américaine Pratt & Whitney, fondée, en 1860, par Francis A. Pratt et Amos Whitney, fabricants de machines-outils, et devenue, en 1925, la Pratt & Whitney Aircraft, décide d'ouvrir une filiale spécialisée dans la vente et le service après-vente de moteurs d'avions Wasp. La maison mère est située à Hartford, au Connecticut. Les débuts, au mois d'août 1928, sont modestes: à peine six employés dont quatre qui viennent de quitter la Wamsley. Le conseil d'administration est alors composé de quatre Américains, dont le président de la nouvelle United Aircraft, Fred Rentschler, et cinq Canadiens, dont le président de la Dominion Engineering, G. Herrick Duggan. C'est cependant le Montréalais James Young qui est le principal artisan de la création de la Pratt & Whitney Canada. La compagnie construit sa plus importante usine à Jacques-Cartier, en 1951, et crée un service d'ingénierie tout en commençant la construction, sous licence, de moteurs à explosion. À partir de 1955, la Pratt & Whitney devient progressivement la principale usine de la construction des moteurs à explosion de la United Technologies Corporation, la maison mère. En 1963, la compagnie met au point la première turbine à gaz et il en résulte la construction du moteur PT6 qui accapare alors une très grande partie du marché de l'aviation générale. En 1966, elle ouvre une nouvelle usine à Saint-Hubert pour la construction des hélicoptères Sikorsky; la compagnie possède un héliport, à l'extrémité nord de son usine no 2, rue d'Auvergne. Elle loue également à la Ville de Longueuil l'ancien dépôt d'armements (R.C.N.A. Depot) situé au 505, rue d'Auvergne. La Ville vend ce bâtiment en 1979 à Bert J. Cohen pour la somme de 1 100 000$. La compagnie compte 500 employés en 1950 et 5 300 en 1974, année où elle connaît un des conflits de travail les plus importants de l'histoire du Québec avec le Syndicat des travailleurs unis de l'automobile. Elle abandonne sa raison sociale de United Aircraft pour redevenir la Pratt & Whitney Canada et s'implique dans plusieurs projets de la communauté, comme ceux de la Société historique et culturelle du Marigot. En 1984, elle introduit le PW100, un turbopropulseur prisé par les avions de transport régionaux. En 1991, la compagnie investit 12 millions de dollars dans la construction d'un nouveau complexe dans le parc industriel de Longueuil. La compagnie est aujourd'hui un des leaders mondiaux dans la construction de moteurs à turbine à gaz de petite et moyenne puissance pour avions. En 1999, la Pratt & Whitney Canada produit les moteurs PT6 pour hélicoptères de moyen tonnage, le JT15D, un réacteur à double flux, le PW100, un turbopropulseur haut de gamme taillé sur mesure pour les avions de transport régional, les PW200, PW300, PW500 et PW900.


Le Groupe Jean Coutu (PJC) inc., une entreprise dont le siège social est à Longueuil, oeuvre dans la distribution et la vente au détail des produits pharmaceutiques. La compagnie est fondée en 1969, lorsque Jean Coutu ouvre sa première pharmacie à Montréal. En 1995, elle possède 467 succursales soit 227 au Canada et 240 aux États-Unis, dont 221 Brooks Pharmacy acquises au mois de novembre 1994.

La compagnie s'installe à Longueuil sur la rue Jean-Dézy en 1973, dans le parc industriel. En 1978, elle établit son siège social et son entrepôt au 530, rue Bériault. La compagnie est également propriétaire du 551, rue Bériault, où sont situés un centre sportif et une garderie à l'usage des employés et une annexe à l'entrepôt principal. La compagnie y emploie 742 personnes, ce qui la place au second rang parmi les employeurs du secteur privé à Longueuil. L'entreprise fut connue sous le nom de Les Services Farmico jusqu'en 1986, alors qu'elle s'inscrit à la bourse et change sa raison sociale pour celui de Le Groupe Jean Coutu (PJC) inc.

Jean Coutu cède en 1990 la présidence de la compagnie à son fils François: le fondateur demeure cependant encore actif puisqu'il est président du conseil d'administration et chef de direction de l'entreprise.


Talentueux mécanicien, Eugène Héroux invente une scie à moteur, montée sur son auto, pour couper la glace sur le fleuve. Il ouvre sa propre entreprise sur la rue Saint-Jacques, le Central Garage. En 1942, il s’associe à l'homme d'affaires Joachim Crête pour fonder la Héroux Industries Ltd., sur le chemin de Chambly, qui occupe, à ses débuts, une douzaine d'employés. En 1949, la compagnie met au point des assemblages hydrauliques pour les avions qui participent au ravitaillement aérien de Berlin. En 1953, l'entreprise s'installe sur la rue Thurber. Ses employés, de plus en plus nombreux, presque 800 à la fin des années 1960, se syndiquent en 1956.

Le 19 avril 1968, elle inaugure de nouvelles annexes pour la construction de circuits hydrauliques. La compagnie connaît la célébrité internationale en obtenant le contrat du train d'alunissage du module lunaire, lors de l'expédition d'Apollo XI. En 1973, la compagnie Bombardier en fait l'acquisition. En 1984, l'entreprise connaît un long conflit de travail avec ses employés de production, affiliés à la CSD depuis 1973, et un autre, en 1985, avec ses cols blancs. La compagnie emploie alors 350 personnes. Après certaines difficultés financières, Sarto Richer et Gilles Labbé achètent la compagnie et réussissent à remettre l'entreprise sur la voie des bénéfices. La compagnie fait même grimper le nombre d'employés de 250 à 550 entre 1985 et 1988. En 1990, elle obtient le contrat de la conception et du développement du bras manipulateur de la station spatiale Freedom.

En 1991, elle procède à l'agrandissement et à la rénovation de ses deux usines, au coût de 10 millions de dollars. Cette année-là, son chiffre de ventes atteint 83 millions de dollars. La compagnie Héroux, dont les ventes se font à 80% à l'extérieur du Canada, est inscrite à la Bourse de Montréal. En 1993, la compagnie connaît un conflit de travail qui entraîne un lock-out du 5 juillet à la mi-octobre. La résolution du conflit entraîne une entente axée sur le partenariat. La compagnie, spécialisée dans la conception, la fabrication, la réparation et la remise à neuf de trains d'atterrissage d'avion, modernise son entreprise en 2001 et elle met au point de nouveaux trains d'atterrissage.

Cette boulangerie est fondée par George Weston, en 1882, et emploie aujourd'hui plus de 60 000 personnes dans le monde. L'entreprise est demeurée familiale et est principalement gérée par le petit-fils du fondateur, Garry H. Weston.

À Longueuil, elle acquiert des bâtiments de la compagnie Fairchild Aircraft, boulevard Marie-Victorin. En 1947 et 1948, elle exploite la biscuiterie Interbake et commence l'aménagement d'une boulangerie. L'entreprise n'occupe, au départ, qu'une partie de l'édifice. Le 7 mars 1949, elle vend les premiers pains produits à l'usine de Longueuil. Elle n'emploie alors qu'une soixantaine de personnes à temps plein.

Boulangerie Weston, à Longueuil.

Boulangerie Weston, à Longueuil.
Photo Graetz Bros Reg’d, 1949.
Archives de la Boulangerie Weston Québec Corp.


La compagnie s'implique sur le plan social dans les années 1950 en organisant un dépouillement d'arbre de Noël pour les orphelins du Foyer Saint-Antoine et de la Maison familiale Saint-Joseph. Des invités tels Maurice Richard, Jean Béliveau, Bernard Geoffrion ou Émile Bouchard, du Canadien de Montréal, rendent alors visite aux jeunes. Un carrousel fait la tournée des parcs pour divertir les enfants.

Sur le plan des relations de travail, en cinquante ans de présence à Longueuil, la compagnie connaît un long conflit de travail, en 1967, et un autre de 23 jours, en 1971, portant sur les salaires. L'entreprise emploie alors 250 femmes sur un total de 375 personnes. Mais au début des années 1980, sur environ 1 000 employés, un peu plus du quart seulement sont des femmes. En 1981, ses employés d'usine sont en grève pendant deux mois, et en 1982, ses 212 livreurs en tiennent une autre qui durera six semaines.

Sur le plan technologique, la compagnie s'équipe, en 1951, de deux fours à gâteaux qui servent notamment à fabriquer des gâteaux aux fruits. En 1953, devant la demande croissante, Weston double sa capacité de production. En 1983, elle ajoute la production de beignes, à raison de 2 400 douzaines à l'heure. En 1955, la fabrication des petits pains est entièrement automatisée et, en 1979, la compagnie augmente sa capacité de production à 3 200 douzaines de pains pour « hot dog » et « hamburger » à l'heure. En 1984, elle acquiert les boulangeries Steinberg. En 1988, la compagnie vend sa biscuiterie Interbake à Nabisco Brands et à Culinar et, en 1991, elle met fin à sa production de desserts. Les nouveaux propriétaires décident alors de déménager toute la chaîne de production à l'extérieur de Longueuil, entraînant ainsi plus de 360 mises à pieds. La compagnie Weston se retrouvant avec des locaux beaucoup trop grands, décide, en 1989, après un échange de terrains avec la Ville de Longueuil, d'investir 47 millions de dollars dans la construction d'une boulangerie ultramoderne dans le parc industriel, au 2700, boulevard Jacques-Cartier Est. Elle confie à la SOPRIN, une firme de Longueuil, le contrat de l'ingénierie. La compagnie est aujourd'hui en mesure de produire 11 000 pains et 4 000 douzaines de petits pains à l'heure. Les gâteaux aux fruits sont maintenant fabriqués en Ontario.

L'ancien édifice est vendu pour un peu plus de sept millions de dollars à des investisseurs qui en prennent possession le 12 janvier 1990: il est aujourd'hui largement inoccupé. La compagnie Weston demeure l'un des plus gros employeurs du secteur privé à Longueuil avec ses 500 employés: seule la compagnie Pratt & Whitney Canada, avec ses 5 800 employés, et le siège social du groupe Jean Coutu, avec ses 800 employés, la devancent. Elle dessert plus de 5 000 clients.


En 1889, Alexis Mainville possède sa boulangerie sous le nom de Mainville A. & Co. Dans les années 1890, il s'associe brièvement à Pierre Lussier puis constitue une véritable entreprise familiale en engageant son fils Alexis junior comme livreur en voiture à cheval. Alexis junior (Joseph) décède cependant en 1920. Son père décède à son tour, en 1930, et c'est son fils Adrien, à la fois boulanger et livreur, qui prend la relève. La boulangerie est détruite par un incendie en 1948, et est immédiatement reconstruite. L'entreprise se modernise à partir des années 1950: c'est l'époque où les premiers camions remplacent les voitures à chevaux. Après le décès d'Adrien, à la toute fin de l'année 1957, ce sont ses fils Clément et Pierre qui prennent la relève en continuant la modernisation de l'entreprise. Déjà, au début des années 1960, ils réussissent à diminuer les heures de travail de moitié tout en multipliant par 12 le volume de production du début des années 1950. En 1962, l'usine est considérablement agrandie et modernisée: on y ajoute un nouveau four, une machine à emballer les gâteaux, une chambre de fermentation et un système de convoyeurs. Elle est vendue, au début des années 1970, au groupe Durivage qui exploite la boulangerie jusqu'au début des années 1990. L'édifice de la boulangerie est détruit, en 1996, pour faire place à la construction de nouvelles maisons.


En 1923, Isidore et Louis Bouthillier se mettent à distribuer du lait non pasteurisé à un rythme de 20 gallons par jour. L'année suivante, la production passe à 200 gallons par jour puis, en 1926, ils font ériger une usine du côté est de la rue Saint-Alexandre, à côté de l’entreprise Guérette & Frères, près de la voie ferrée. Cette laiterie allait devenir une des entreprises les plus importantes du Vieux-Longueuil. La gestion de cette entreprise familiale est ensuite confiée à Laurent et Adrienne Bouthillier.


Comme son nom l'indique, l'entreprise est spécialisée dans la transformation de l'acier pour en faire des structures ou des convoyeurs ou encore de la machinerie agricole ou industrielle. Elle possède 11 usines au Québec, cinq dans le reste du Canada et sept aux États-Unis. Son chiffre d'affaires devrait atteindre le milliard de dollars en 2003. La compagnie fut fondée en 1887, elle embauche aujourd'hui 1 200 personnes.


Cette entreprise fait des yogourts. Elle a été achetée, en 1993, par la firme française Danone qui a agrandi et modernisé l'usine. La firme Danone possède un chiffre d'affaires de 17 milliards de dollars.

Il ressort clairement que l'aviation est un secteur clé dans l'histoire du développement de la Rive-Sud. Les compagnies Fairchild Aircraft, Pratt & Whitney Canada et la compagnie Héroux inc. ont été et sont encore des leaders dans ce créneau fort spécialisé de la haute technologie.

Des entreprises laitières comme la laiterie Victoria, la laiterie Saint-Alexandre, les produits Delisle ont témoigné, à des moments différents de l'histoire, du dynamisme de ce secteur.