Histoire de Montréal

Histoire de Montréal en 18 minutes d’après le livre de Michel Pratt A Concise and Illustrated History of MONTREAL 

Balado en version anglaise :

https://notebooklm.google.com/notebook/da90f921-11d6-45bb-88e6-0dbaefa8163c/audio

Michel Pratt, Survol de l’histoire populaire et illustrée de Montréal, 2024, 236 pages.

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Maisons longues iroquoises versus habitations des premiers colons français

Iroquoiens de Saint-Laurent :

  • Les Iroquoiens de Saint-Laurent, qui dominaient le territoire de Hochelaga (Montréal), vivaient dans des maisons longues pouvant accueillir plusieurs familles.
  • Les maisons longues étaient construites principalement en écorce d’orme et pouvaient durer environ 20 ans.
  • Ces habitations mesuraient en moyenne 6 mètres de large sur 20 mètres de long. Cette taille permettait de ranger les canots à l’intérieur pendant l’hiver.1
  • Deux familles se partageaient un foyer situé près du centre de la maison longue.
  • Il n’y avait pas de cheminée ; cependant, chaque foyer était muni d’une issue sur le toit, permettant d’évaluer le nombre de familles vivant dans la maison longue en fonction du nombre de sorties de fumée.1
  • Les entrées, situées aux deux extrémités, étaient recouvertes de peaux d’animaux en hiver.
  • Des espaces près des entrées et des fossés à proximité servaient au stockage des aliments.
  • Les maisons longues n’avaient pas de fenêtres. Des bancs longeaient les murs.
  • Les villages iroquoiens étaient situés près d’une rivière et protégés par un fort.

Premiers colons français :

Lorsque Paul de Chomedey de Maisonneuve a fondé Ville-Marie en 1642, ils ont construit un fort en bois pour se protéger des attaques des Iroquois.

  • Ce fort, situé sur le site de Pointe-à-Callière, abritait la maison seigneuriale, quelques habitations, un puits et une chapelle.
  • Au début, les concessions de terre étaient rectangulaires et longeaient le fleuve Saint-Laurent, la rivière Saint-Pierre et le ruisseau Saint-Martin, plus au nord.
  • Les maisons étaient principalement construites en bois, avec des toits en pente pour l’évacuation de l’eau et de la neige.

Comparaison :

  • Taille et organisation : Les maisons longues iroquoises étaient beaucoup plus grandes que les habitations des premiers colons français et abritaient plusieurs familles sous un même toit. En revanche, les colons français vivaient probablement dans des maisons individuelles ou en petits groupes au sein du fort.
  • Matériaux de construction : Les deux groupes utilisaient principalement le bois comme matériau de construction. Les Iroquoiens utilisaient de l’écorce d’orme pour les maisons longues, tandis que les colons français construisaient probablement des maisons en bois avec des toits en bardeaux de bois.
  • Emplacement : Les villages iroquoiens étaient stratégiquement situés près des rivières pour faciliter l’accès aux ressources et au transport. Les premiers colons français ont également choisi d’établir Ville-Marie sur le fleuve Saint-Laurent, soulignant l’importance des voies navigables pour les deux groupes.
  • Défense : Les deux groupes accordaient une grande importance à la défense. Les Iroquoiens protégeaient leurs villages avec des forts, tandis que les colons français se sont installés dans un fort en bois pour se protéger des attaques.

 

En résumé, bien que les Iroquoiens de Saint-Laurent et les premiers colons français aient tous deux utilisé les ressources disponibles pour construire leurs habitations, leurs modèles de logement différaient considérablement en termes de taille, d’organisation et d’intégration au sein de la communauté. Les maisons longues iroquoises témoignent d’une tradition de vie communautaire et d’une adaptation à leur environnement, tandis que les habitations des premiers colons français reflètent leurs préoccupations en matière de sécurité et leurs modes de vie européens.

Quel rôle la Société de Notre-Dame de Montréal a-t-elle joué dans le développement de Ville-Marie

La Société de Notre-Dame de Montréal a joué un rôle fondamental dans la fondation et le développement initial de Ville-Marie, qui deviendra plus tard Montréal.

  • Acquisition de la seigneurie: La Société, une confrérie religieuse, a acheté la seigneurie de l’île de Montréal en 1640. Cette acquisition était essentielle car elle leur donnait le contrôle sur un vaste territoire et la responsabilité de son développement.
  • Mission missionnaire: La Société avait pour objectif principal d’établir une colonie française et d’évangéliser les peuples autochtones. Cette mission religieuse a motivé le recrutement de colons, y compris Paul de Chomedey de Maisonneuve, le premier gouverneur de Ville-Marie.
  • Soutien financier et matériel: La Société a fourni un soutien financier et matériel crucial aux premiers colons. Elle a financé l’expédition de 1642 qui a mené à la fondation de Ville-Marie. Elle a également envoyé des ressources et des provisions pour aider la colonie à survivre.
  • Recrutement du Grand Recrutement de 1653: Face aux attaques iroquoises et aux difficultés de la colonie, la Société a organisé le « Grand Recrutement de 1653 ». Cet effort a permis de faire venir plus de 100 personnes à Ville-Marie, doublant ainsi sa population et lui donnant un second souffle.

Il est important de noter que le rôle de la Société de Notre-Dame de Montréal a diminué après 1663, date à laquelle elle a été dissoute et que la seigneurie de Montréal a été cédée au Séminaire de Saint-Sulpice de Paris. Néanmoins, son impact sur les premières années de Ville-Marie a été déterminant pour établir les bases d’une colonie française permanente et d’une future métropole.

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Quelle est la transformation du paysage urbain de Montréal après la Conquête de Montréal en 1760 ?

Après la Conquête britannique de 1760, le paysage urbain de Montréal a connu des transformations majeures, passant d’une colonie française à une métropole canadienne.

  • Croissance démographique et immigration: Suite à la Conquête, la croissance démographique de Montréal a été lente au début, en raison de l’émigration de certains francophones. Cependant, une immigration britannique importante, composée d’Anglais, d’Écossais et surtout d’Irlandais (50 %), a modifié le paysage démographique de l’île entre 1831 et 1866].
  • Expansion territoriale: La ville fortifiée de Montréal était initialement confinée à l’intérieur de ses fortifications. Au fur et à mesure que la population augmentait, de nouvelles zones résidentielles, appelées « faubourgs », ont vu le jour en périphérie. En 1792, les limites de la ville ont été étendues pour englober ces faubourgs, et les fortifications ont été démolies en 1801 [3].
  • Développement économique: L’économie de Montréal sous le régime français reposait principalement sur le commerce des fourrures. Après la Conquête, de nouvelles industries, telles que le textile, la brasserie (avec l’arrivée de John Molson en 1786) et la construction navale, ont commencé à se développer.
  • Construction d’infrastructures: De nouvelles infrastructures ont vu le jour pour soutenir la croissance de la ville. La construction de canaux, comme le canal de Lachine en 1825, a facilité le transport des marchandises et a contribué à faire de Montréal un important carrefour commercial [5]. Le développement des chemins de fer au XIXe siècle a également renforcé la position de Montréal en tant que plaque tournante du transport.
  • Montée du multiculturalisme: L’immigration irlandaise, en particulier, a eu un impact significatif sur le caractère de Montréal. Les Irlandais, majoritairement catholiques, se sont installés dans des quartiers ouvriers comme Pointe-Saint-Charles et Griffintown, contribuant à façonner l’identité culturelle de la ville.
  • Tensions sociales et politiques: La cohabitation entre les communautés francophone et anglophone a parfois été marquée par des tensions, comme en témoignent les rébellions de 1837-1838.

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L’influence omniprésente du clergé catholique à Montréal : Du 17e au début du 20e siècle

L’histoire de Montréal, dès sa fondation en 1642, est profondément imprégnée de l’influence du clergé catholique. Cette influence s’est exercée sur de multiples facettes de la vie sociale et politique, façonnant l’identité de la ville pendant près de trois siècles.

Le clergé : Acteur politique majeur

  • Dès 1663, le supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice est désigné seigneur de l’île de Montréal, conférant ainsi au clergé un pouvoir politique et économique considérable.
  • Les Sulpiciens, en tant que seigneurs, gèrent les besoins spirituels et matériels de la population, supervisent la construction d’églises, de séminaires et d’écoles, et jouent un rôle central dans le développement économique de la ville.
  • La mainmise des Sulpiciens sur la vie paroissiale est telle qu’en 1694, un règlement stipule que le supérieur du Séminaire exerce la fonction de curé de la paroisse Notre-Dame de manière permanente.
  • L’influence du clergé se manifeste également dans la toponymie de la ville. La présence de nombreux Saints dans les noms de lieux témoigne de l’empreinte du catholicisme sur l’espace urbain.

Contrôle des institutions sociales

  • L’Église catholique joue un rôle prépondérant dans l’éducation et la santé. Elle gère des écoles, des hôpitaux et des hospices, assurant ainsi un rôle essentiel dans le bien-être de la population.
  • Les congrégations religieuses féminines, comme la Congrégation de Notre-Dame de Montréal fondée par Marguerite Bourgeoys, contribuent significativement à l’éducation des filles et au développement social.
  • Les Jésuites, présents dès 1642, marquent l’éducation et la culture en fondant des écoles, en introduisant la première presse à imprimerie et en tissant des liens étroits avec les populations autochtones.
  • Cette influence sur l’éducation et la santé confère au clergé un rôle central dans la formation des esprits et la structuration de la société montréalaise.

Un déclin progressif mais profond

Malgré la perte de leur pouvoir politique direct, les institutions religieuses continuent de jouer un rôle important dans la vie sociale et culturelle de Montréal au 19e siècle.

  • Au début du 20e siècle, l’essor de l’État-providence et la laïcisation croissante de la société entraînent un recul de l’influence du clergé, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.
  • Le concile Vatican II et la Révolution tranquille au Québec dans les années 1960 marquent un tournant décisif, accélérant la sécularisation de la société québécoise et le déclin de l’emprise de l’Église catholique sur la vie quotidienne.

Conclusion

L’influence du clergé catholique sur Montréal, du 17e au début du 20e siècle, est indéniable. De la politique à l’éducation, en passant par la santé et la culture, l’Église a façonné l’identité de la ville. Cependant, le déclin progressif de son emprise, amorcé dès la Conquête britannique et accéléré au 20e siècle, témoigne des transformations profondes de la société québécoise.

 

 

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